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9 élèves découvrent c'est quoi être policier en 2017

le dimanche 17 décembre 2017
Modifié à 7 h 53 min le 21 juin 2019
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Neuf élèves du secondaire qui envisagent de faire carrière dans la police ont profité d’une «journée carrière» organisée par le service de Châteauguay le mardi 12 décembre. Dans l’environnement concret du poste de police et en partageant leurs expériences, les agents «sociocommunautaires» de la police châteauguoise ont présenté un portrait détaillé du travail de policier en 2017. Une profession qui a beaucoup changé depuis 15 ans. https://www.dailymotion.com/video/x7bj5v2 La force de la parole «Mon arme la plus forte, c’est la communication», a fait part l’agente Martine Denis aux jeunes policiers d’un jour réunis dans la salle de briefing du poste de police. «Se battre, se rouler à terre, on essaie le plus possible de ne pas arriver à ça», a-t-elle dit. «Le but de parler, c’est de désamorcer la situation. Quand on emploie la force physique, on risque de se blesser ou de blesser l’autre personne», a renchéri sa collègue Jenny Lavigne. Le sergent Jean-Philippe Hurteau a laissé entendre que cette approche était relativement nouvelle. «Quand moi j’ai commencé, on utilisait la force. Le vendredi soir, on se battait dans les bars. C’était comme ça il y a 16 ans», a-t-il fait part. Il a précisé qu’à l’époque, les policiers disposaient de peu de moyens, à part leurs bras et leur arme à feu. «On avait rien, même pas de bâton», a-t-il observé. Pistolet à impulsion électrique, gaz poivre, bâton, aujourd’hui, ils ont plusieurs outils dans leur ceinturon. Mais, renforçant le message de sa collègue, «votre meilleure arme, c’est votre crayon, votre parole, pas les poings», a affirmé le sergent Hurteau aux aspirants policiers tout yeux et tout oreilles. Paroles blessantes Les mots peuvent aussi être des armes offensives dirigées vers les policiers. «Comme policier, tu vas te faire lancer des insultes, te faire juger», a prévenu Jenny Lavigne. «Vous allez vous faire crier après», a confirmé Martine Denis. Et, quand ça arrive, il faut garder son sang-froid, ont insisté les policières. «Il faut se faire une carapace», a mentionné l’agente Lavigne. Elle a fait savoir que le respect était de mise avec tous. «Il faut bien traiter les suspects. On peut faire une différence avec nos paroles», a-t-elle exprimé. Hyper gênée avant La capacité de communiquer en public, ça s’acquiert, a témoigné Martine Denis. «Jeune, j’étais hyper gênée. Faire une présentation orale, c’était ma mort ! Maintenant je suis à l’aise. Si vous êtes timides, vous allez développer de l’assurance», a-t-elle observé. «Même au cégep, parler en avant, pour moi, ça représentait un gros stress. On s’adapte», a ajouté Jenny Lavigne. Il faut en parler Morts, gens grièvement blessés, bébés maltraités, violence, grande détresse, les policiers sont souvent confrontés à des drames avec lesquels il n’est pas facile de composer. «La gestion du stress est très importante. Il faut être capable de gérer nos émotions», a dit l’agente Denis. Le secret, selon elle et ses collègues, c’est encore la communication. «Quand il arrive quelque chose qui vient nous chercher, il faut être capable d’en parler à quelqu’un», a-t-elle mentionné. Bonne forme physique Même si la communication a pris le pas sur la force physique, les policiers doivent être en très bonne forme physique, ont laissé savoir les agentes, deux sportives accomplies. Martine Denis a participé au championnat du monde de patinage artistique. Jenny Lavigne s’est démarquée au hockey. Pour accéder à la profession, il faut réussir des tests physiques exigeants, ont informé les policières. Travailler en alternance de jour, de soir et de nuit constitue aussi un défi pour le corps. Auquel on s’habitue, ont assuré les agentes. Bonnes notes Elles ont aussi insisté sur l’importance de travailler pour avoir des bonnes notes à l’école. Car le nombre de places est limité dans les cégeps en techniques policières et ce sont les points qui font la différence. «C’est importante de mettre l’emphase sur vos études pour tous les emplois», a dit l’agente Lavigne. Bien traités Les agentes ont indiqué que les policiers bénéficiaient de bonnes conditions de travail. «C’est vrai qu’on a un bon salaire. Mais on travaille de jour, de soir, de nuit. On met notre vie à risque pour protéger les autres», a fait valoir Martine Denis. Passionnées Résoudre des problèmes, aider les gens, le travail d’équipe, l’absence totale de routine sont autant de facettes qui rendent leur métier passionnant à leurs yeux, ont laissé entendre les policières. Après l’exposé livré sur un ton détendu et enjoué, les invités provenant des écoles Louis-Philippe-Paré, des Patriotes-de-Beauharnois et H.S. Billings ont eu droit à une visite guidée du poste. Divers exercices pratiques comme l’interception de véhicules, exploration de l’équipement policier et emploi de la force figuraient aussi au programme préparé par l’équipe sociocommunautaire. Un sondage auprès des participants sur leur appréciation de l’activité et une cérémonie de remise de diplômes ont clôturé la journée vers 16h30. Quelques données 81 % La moyenne des résultats scolaires des 10 plus faibles admis au 1er tour dans le programme collégial de techniques policières au cour des cinq dernières années était de 81 %. 17,94 $ /h Le salaire initial moyen d’un policier au Québec était de 17,94 $/h en 2016. 8300 $ Le coût des 15 semaines de formation à l’École nationale de police du Québec à Nicolet s’élevait à environ 8300 $ en 2016. 354 sur 1562 Quatre cégeps ont reçu un total de 1562 demandes d’admission à leur programme de techniques policières en 2016. Du nombre, 354 ont été retenus. [caption id="attachment_35797" align="alignleft" width="521"] Assis à l’avant, de gauche à droite, Gabriel Vachon Robert, Audréane Auger, Dee-Angel Tainna Lamour, Stéphane Fleury, directeur, Mariloup Campeau, Victoria Champagne et Danick Doyon. Debout : Mario Morin, inspecteur, Nathalie Langevin, agente sociocommunautaire, Martine Denis, agente sociocommunautaire, Nikita Murray, Loïck Daigle, René Beauchemin, inspecteur, Ariane Cloutier, Jenny Lavigne, agente sociocommunautaire), Jean-Philippe Hurteau, sergent sociocommunautaire, et Yanick Dufour, inspecteur.[/caption]                       Les élèves participants [caption id="attachment_35796" align="alignleft" width="521"] Mariloup Campeau[/caption] [caption id="attachment_35795" align="alignleft" width="521"] Gabriel Vachon Robert[/caption] [caption id="attachment_35794" align="alignleft" width="521"] Nikita Murray[/caption] [caption id="attachment_35793" align="alignleft" width="521"] Loïck Daigle[/caption] [caption id="attachment_35792" align="alignleft" width="521"] Victoria Champagne[/caption] [caption id="attachment_35791" align="alignleft" width="521"] Danick Doyon[/caption]   [caption id="attachment_35789" align="alignleft" width="521"] Andréanne Auger et Ariane Cloutier[/caption]   [caption id="attachment_35790" align="alignleft" width="521"] Dee Angel Tainna Lamour[/caption]