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«Des femmes plus libres, mais aussi plus stressées»

le mercredi 08 mars 2017
Modifié à 0 h 00 min le 08 mars 2017
Par Patricia Blackburn

pblackburn@gravitemedia.com

À l’approche du 8 mars, quatre coiffeuses ont accepté de témoigner sur l’indice de bonheur des femmes d’aujourd'hui.

Ce n’est pas un mythe. Les femmes se confient facilement à leur coiffeuse. Émilie Lacroix, Anaïs, Mélanie et Caroline, du salon Maître Styliste de Mercier, le confirment. «Je pense qu’elles nous considèrent comme leur meilleure amie, même lorsqu’elles viennent ici pour la première fois, analyse Mélanie. «C’est peut-être aussi le fait d’être placée derrière leur tête qui les incite à la confidence, comme chez un psychologue», pense Caroline. Il y a déjà eu une étude qui démontrait que les gens préféraient aller chez le coiffeur plutôt que chez un psychologue lorsqu’ils avaient envie de se confier», poursuit-elle.

Ce qui préoccupe le plus les femmes

Les sujets les plus abordés par leurs clientes tournent autour du partage des tâches dans la vie de famille, des enfants, de la cuisine, du magasinage et de la sexualité.

Mais, en général, semblent-elles heureuses dans leur vie de femmes ? Les quatre coiffeuses réfléchissent un moment avant de répondre. «On ne peut pas dire oui ou non, jugent-elles. Elles sont plus libres que la génération précédente, mais on sent chez la majorité d’entre elles une grande fatigue. Les plus jeunes sont accaparées par la carrière, celles qui ont des enfants par la conciliation travail-famille. Même les grands-mamans sont stressées pour leur fille», s’accordent-elles à dire.

Les questions les plus posées:

Les questions plus fréquemment posées reflètent la surcharge qui pèse sur plusieurs femmes, selon les quatre coiffeuses : «elles veulent qu’on leur partage une recette qu’on peut faire rapidement, l’adresse d’une bonne garderie ou le numéro d’une femme de ménage de confiance» rapportent-elles.

Anaïs : «Je pense qu’ici les gens sont devenus trop individualistes et ça pèse plus sur les femmes, qui sont les grandes perdantes parce qu’elles ont une plus grande charge de travail à assumer. J’ai de la famille à Cuba. Là-bas, les gens sont pauvres, mais ils s’entraident. C’est dommage qu’on ait perdu ça.»

Mélanie : «Les femmes veulent toujours être parfaites. Il n’y a malheureusement pas assez d’heures dans une journée pour leur permettre de faire tout ce qu’elles voudraient faire.»

Caroline : «Selon moi, les femmes d’aujourd’hui ne respirent pas, elles suffoquent. Lorsqu’elles arrivent ici, c’est leur petit moment à elles. Plusieurs nous disent en repartant que ça n’a pas été assez long, qu’elles auraient aimé relaxer plus longtemps, puisqu’une longue liste de choses à faire les attend à leur retour à la maison.»

Émilie : «Les femmes sont plus libres qu’avant, notamment quant au métier qu’elles exercent. Mais elles continuent d’assumer la plus grande partie des tâches dans la famille. Comme la gestion de l’horaire, des repas, des rendez-vous et cours des enfants… Et la vie va tellement plus vite aujourd’hui!»