chronique

Élections municipales simultanées : tout un défi pour le journal

le vendredi 10 novembre 2017
Modifié à 16 h 14 min le 10 novembre 2017
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Les élections municipales ont constitué un immense défi pour l’équipe de journalistes du Soleil de Châteauguay. Le gouvernement du Québec a décidé il y a quelques années que les élections municipales se tiendraient toutes en même temps dans la province. Ce, pour augmenter le taux de vote. À la lueur des statistiques, on peut se taper les cuisses en rigolant. La moitié du monde ne participe toujours pas à la sélection des dirigeants de leur ville. En revanche, cette simultanéité complique la vie du Soleil de Châteauguay. Sur notre territoire, nous avions à composer avec cinq partis politiques, une dizaine de candidats à la mairie répartis dans quatre villes, sans compter de nombreux aspirants conseillers municipaux. Conférences de presse, communiqués, promesses, messages en vidéos, sur les réseaux sociaux, plaintes des uns contre les autres. La masse d’information à traiter était phénoménale. En 25 ans, je ne me souviens pas que le journal ait été aussi sollicité en campagne électorale. À l’inverse, l’espace disponible dans la version papier du Soleil de Châteauguay est rétréci. Nous n’avons pas pu y publier tous les textes que nous avons produits durant la campagne électorale. Des villes ont été absentes de certaines éditions. S’il y a beaucoup de nouvelles, pourquoi vous ne faites pas plus de pages ? Bonne question. Parce que produire une page d’information en papier et la livrer aux maisons n’est pas gratuit. Son existence dépend de revenus publicitaires. Plus on a d’annonceurs, plus le journal épaissit. Et plus on peut y publier de nouvelles. Actuellement, la tendance est plutôt à la baisse dans tous les médias écrits parce que les marchands misent maintenant sur toutes sortes d’autres moyens, notamment virtuels, pour faire connaître leurs produits et services. À mon avis, c’est la démocratie qui en souffre. Livré aux portes, le journal papier est le seul à rejoindre à peu près tous les citoyens d’une ville. Tous ne sont pas habiles ou intéressés à naviguer sur internet pour s’informer. Et le papier semble avoir encore beaucoup de valeur aux yeux des lecteurs. Quand on couvre un événement, souvent, on nous demande, est-ce que ça va être dans le papier ? Personnellement, je vais prêcher pour ma paroisse, mais je crois que le papier est le médium le plus important. Pour le présent et également la postérité. Je ne pense pas que vous fixez votre téléphone sur le Frigidaire quand on publie un article qui vous intéresse sur notre site internet. Je sais par contre que vous êtes nombreux à garder des coupures de presse pendant des années. Le papier, pour moi, est le gardien de notre mémoire collective. Et, en ce qui concerne les élections municipales 2017, de grands pans en seront absents.