Tribune libre

L’agression sexuelle est une affaire d’inégalité, de prise de pouvoir, de violence

le jeudi 19 octobre 2017
Modifié à 13 h 03 min le 19 octobre 2017
Par Production Gravite

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Depuis #agressionnondénoncée de l’automne 2014, on a vu l’avènement de divers mouvements de dénonciations sur les réseaux sociaux, avec ensuite #OnVousCroit et maintenant #moiaussi qui entourent les dénonciations récentes d’agressions sexuelles et de harcèlement sexuel. Weinstein, Salvail, Rozon se joignent à Gomeshi, Sklavounos, Aubut et compagnie. Ces exemples médiatisés qui concernent des personnalités publiques offrent, certes, une plateforme pour les victimes et survivantes d’agressions sexuelles pour dénoncer ce qu’elles ont vécu et pour constater qu’elles ne sont pas seules, qu’elles peuvent briser le silence.  Ces dénonciations mettent aussi en lumière l’omniprésence de la violence sexuelle dans nos sociétés. Non, il ne s’agit pas d’un phénomène rare. Non, ce n’est pas non plus un problème (social) nouveau. Ce n’est pas un problème qui afflige seulement le milieu artistique. Ce ne sont pas que des personnes notoires qui abusent de leur pouvoir. Ça arrive aussi dans les maisons. Dans les couples. Dans les relations d’ « amitié ». Dans les écoles. Dans les milieux sportifs. Dans les milieux professionnels. Dans les bars. Ça arrive partout. Et ces agressions sexuelles, même si elles ne sont pas médiatisées, même si elles semblent de l’ordre du privé, sont graves et importantes. Et elles mènent à des conséquences graves chez les victimes. Ce n’est pas une affaire extravagante qui sort de l’ordinaire. Malheureusement. Ça peut arriver à n’importe qui. Par n’importe qui aussi. Et pour ceux-celles qui se soulèvent de l’utilisation ici du terme victime au féminin, ne vous méprenez pas. Sans oublier que ça peut arriver aux hommes aussi, il s’agit bien d’une problématique qui touche majoritairement les femmes. Encore plus les femmes racisées, qui vivent avec un handicap, lesbiennes, bisexuelles, autochtones. Pourquoi ça? Parce que l’agression sexuelle est une affaire d’inégalité, de prise de pouvoir, de violence. Une violence qui est sociale, qui résulte d’inégalités sociales, notamment entre les femmes et les hommes. Ces mouvements, ces soulèvements populaires sont nécessaires dans la lutte pour une société plus sécuritaire permettant aux victimes de dévoiler leur vécu. D’aller chercher de l’aide. Chaque personne doit trouver la façon qui lui convient de dévoiler. Le Centre d’aide et lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) Châteauguay souhaite réaffirmer, dans la foulée de ces dénonciations dans l’actualité, qu’il est là pour répondre aux besoins des femmes de 12 ans et plus. Vous pouvez nous contacter au 450-699-8258, pour parler, pour demander de l’aide. #OnVousCroit. Il existe aussi une ligne d’écoute sans frais, 24h/7 pour les victimes d’agressions sexuelles : 1-888-933-9007. Nous rappelons également que ce problème social que sont les agressions sexuelles nécessite une réponse sociale, un changement de culture. Cette réponse doit passer par la prévention et la déconstruction des mythes et préjugés encore omniprésents entourant la violence sexuelle, ce que les CALACS du Québec s’évertuent à faire depuis les 40 dernières années. Nous saluons le courage de toutes les personnes qui brisent le silence.     Jade Mathieu Intervenante sociale au CALACS Châteauguay