COVID-19
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L’Hôpital Anna-Laberge débordé par le manque de personnel et la COVID- 19

le lundi 11 janvier 2021
Modifié à 10 h 03 min le 20 décembre 2021
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Depuis le temps de Fêtes, presque tous les lits de la zone chaude COVID-19 de l’Hôpital Anna-Laberge à Châteauguay sont occupés et ses urgences débordent. S’il n’est pas exceptionnel de voir les urgences de Châteauguay déborder à ce temps-ci de l’année, la pandémie vient considérablement alourdir le travail du personnel soignant et oblige le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO) à faire du délestage.

Ce lundi 11 janvier, le taux d’occupation des civières aux urgences de l’Hôpital Anna-Laberge affichait 141 %, soit le pire taux en Montérégie. 45 patients étaient sur civière alors que la capacité est de 32.  Du côté de la zone chaude COVID-19 du centre hospitalier, son taux d’occupation oscille entre 80 et 97 % des 30 lits disponibles depuis la mi-décembre.

Ce ne sont toutefois pas des lits de soins intensifs. Au moment d’aller sous presse lundi,  Le Soleil de Châteauguay  a appris que le CISSSMO ouvrira cinq lits destinés aux soins intensifs «COVID-19» prochainement. Jusqu’à maintenant, les patients atteints du coronavirus dont l’état nécessitait des soins d’urgences étaient transférés vers d’autres hôpitaux.

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En date du 7 janvier, trois éclosions de COVID-19 étaient actives à l’hôpital. 9 usagers et 29 travailleurs ont été infectés pas ces éclosions, informe Annie Marceau, infirmière et conseillère-cadre à la prévention des infections pour le secteur Jardins-Roussillon et Haut-Saint-Laurent. Deux de ces éclosions n’avaient pas eu de nouveau cas depuis la fin décembre.

Manque d’employés

Bien que l’hôpital châteauguois ait l’habitude de voir ses urgences déborder en début d’année, la COVID-19, qui gagne du terrain au Québec, vient empirer la situation selon Mme Marceau. Il y a d’abord l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre. Cette dernière était déjà présente avant la pandémie, mais elle est maintenant amplifiée. «On a un enjeu de travailleurs. Si j’ai une trentaine d’employés qui ont attrapé le virus, ils doivent évidemment être retirés», illustre l’infirmière. D’autres employés sont déplacés de leur poste initial pour aller offrir des «services COVID» comme du dépistage, des soins en zone chaude et, plus récemment, de la vaccination. Une autre portion de travailleurs est retirée ou déplacée de façon préventive en raison de différents enjeux de santé.

Le CISSS de la Montérégie-Ouest estime que 400 employés ne travaillent pas à leur poste en ce moment. Ils sont soit retirés ou déplacés dans un autre département. «Les services liés à la COVID se multiplient, mais pas le personnel», souligne Jade St-Jean, conseillère-cadre aux communications du CISSSMO. À cela s’ajoutent les précautions additionnelles qui doivent être prises pour les patients ayant des symptômes de la COVID-19. «Les urgences ont été scindées en deux : un côté pour les patients avec symptômes et un autre pour les patients sans symptômes. Si une personne a des symptômes, elle doit être testée. On attend son résultat et souvent, s’il est négatif, on doit faire un deuxième test au cas où le deuxième détecterait le virus», explique Mme Marceau. Les lieux et équipements doivent être désinfectés constamment et les employés doivent également prendre des mesures de protection supplémentaires qui alourdissent la tâche de travail.

Délestage à l’hôpital

Depuis quelques semaines, deux des quatre salles de chirurgies de l’Hôpital Anna-Laberge ont été fermées, indique Mme St-Jean. «Les opérations non urgentes ont été repoussées. On maintient celles urgentes et oncologiques», informe-t-elle. Depuis le 24 décembre, et ce jusqu’au 30 janvier, les soins infirmiers offerts en CLSC ont été diminués pour rapatrier du personnel en zone COVID.  Certains centres de prélèvements, dont celui du CLSC de Beauharnois, sont fermés temporairement.

 Visites interdites

En raison de la hausse de la transmission communautaire de la COVID-19 et de l’achalandage important aux urgences, le CISSSMO a interdit le 9 janvier les visites à l’Hôpital Anna-Laberge ainsi qu’à celui du Suroît et ce, jusqu’à nouvel ordre. Seules les visites pour des raisons humanitaires sont autorisées. L’objectif est d’éviter que des éclosions surviennent chez les patients et le personnel soignant.

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De l’aide d’ici au vaccin

L’infirmière Annie Marceau demande à la population de continuer à soutenir les travailleurs du réseau de la santé en respectant les mesures sanitaires imposées par le gouvernement. «On la voit la lumière au bout du tunnel avec le vaccin. La vaccination commence. Mais le personnel est épuisé il travaille fort depuis des mois. Il faut les supporter», mentionne Mme Marceau. Un geste simple, mais important selon elle, est le fameux lavage des mains. «C’est minimum 20 secondes avec un gel hydroalcoolique. Et le couvre-visage, il faut s’assurer de le manipuler par les élastiques. Ne pas toucher l’extérieur et ne pas le mettre dans sa poche», explique-t-elle.