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Des polluants cancérigènes déversés par le gouvernement à Mercier

le jeudi 07 décembre 2017
Modifié à 10 h 09 min le 07 décembre 2017
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Un reportage du Journal de Montréal a révélé que l’usine du ministère de l’Environnement traitant des eaux souterraines contaminées à Mercier déverse des polluants cancérigènes dans un fossé agricole de la municipalité. En septembre 2016, le quotidien montréalais a fait analyser l’eau rejetée par l’usine de pompage et de traitement d’eau du ministère de l’Environnement  située non loin des lagunes de Mercier. Le gouvernement du Québec a installé cette usine dans les années 1980 pour éviter que l’eau souterraine polluée par les lagunes de Mercier ne se disperse. Les analyses d’eau commandées par le Journal de Montréal ont décelé la présence de polluants cancérigènes comme le chlorure de vinyle et le dichlorure d’éthylène. Le premier dépasse 88 fois la norme permise tandis que le deuxième dépassait 14  fois la norme. Selon ce que rapporte le média de Québecor, le ministère de l’Environnement affirme qu’il n’y a pas de danger pour la santé humaine et peu ou pas de danger pour la faune, notamment. Invitée à réagir, la mairesse de Mercier Lise Michaud a dit au quotidien «être tombée des nues», car elle croyait que le ministère de l’Environnement avait corrigé la situation. Des projets à venir selon les élues La ministre de l’Environnement Isabelle Melançon a commenté le sujet quelques jours après la publication du reportage. Selon le Journal de Montréal, la Ministre dit travailler «sur trois possibilités pour faire face à la contamination des lagunes de Mercier». Elle ne donne toutefois pas plus de détails. Dans le Rapport de la mairesse sur la situation financière présenté à Mercier en novembre, Mme Michaud a mentionné, parmi les projets à venir en 2018, la mise sur pied d’un comité de pilotage avec plusieurs partenaires, dont les gouvernement du Québec, du Canada, des instances régionales et des scientifiques pour «la mise en place d’un réseau de chercheurs en lien avec la décontamination de Mercier». À l’assemblée publique du mois de novembre, la mairesse de Mercier Lise Michaud a rappelé l’importance de s’attaquer au dossier des lagunes. «La contamination des lagunes de Mercier va avoir 50 ans en 2018. C’est pas des farces. (…)Je pense qu’on a tous le devoir de faire en sorte qu’on ne lèguera pas un tel héritage à nos générations à venir», a-t-elle commenté. Elle a également souligné qu’un projet était dans les cartons et elle espérait pouvoir faire une annonce bientôt. L’histoire des lagunes de Mercier Cette saga environnementale a débuté à la fin des années 60 alors que des tonnes d'huiles usées étaient déversées dans les lagunes de Mercier. Au cours des années 70, la pollution s'est accentuée à cause d’hydrocarbures provenant des raffineries de Montréal. Et la compagnie chargée de détruire les produits toxiques a empiré la situation en déversant secrètement d'autres produits toxiques. Dans les années 1990, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement a qualifié les lagunes de Mercier comme étant l’une des pires catastrophes écologiques au Québec. À ce jour, le site n’est toujours pas décontaminé.