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Des propriétaires de terrains prêts à payer pour développer

le mardi 24 octobre 2017
Modifié à 9 h 30 min le 24 octobre 2017
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

ÉCONOMIE. Deux promoteurs qui possèdent plus de la moitié des terrains à développer à Léry, Martin Blanchet et Benoît Pitre, veulent que des nouvelles habitations soient construites pour que la Ville de Léry puisse avoir plus de revenus en taxes. Leurs terrains pourraient accueillir plus de 1000 unités de logement dans les années à venir. Sur un horizon de cinq ans, ils considèrent que si 500 maisons sont construites, ces nouveaux développements pourraient générer 4,7 M$ en revenus nets à la municipalité de 2300 âmes. Les constructions auront des retombées économiques estimées à 200 M$ dans la région, à long terme (5 ans), selon eux. Martin Blanchet, aussi courtier immobilier à l’agence immobilière Himalaya, a fait une analyse considérant que la Ville paie beaucoup de taxes en infrastructures. Ce dernier croit que la dette de 10 M$ reliée à la phase I de l’implantation de l’égout et l’aqueduc, répartie sur 450 maisons, alourdit le compte de taxes de ces citoyens. En se basant sur les données du palmarès des municipalités du Québec de 2016, compilées par HEC Montréal, il croit que les travaux de la phase I ont eu un impact sur le classement de Léry (687e sur 762 municipalités étudiées au Québec). «Si le coût moyen des services à Léry est 53% plus élevé que la moyenne de son groupe, dans ce rapport, cela est dû au fait que la ville s'est dotée d'une infrastructure en 2012», croit-il. Développer pour alléger le compte de taxe Si la Ville avait plus de maisons, la dette serait moins lourde, croient ces développeurs. Le secteur qu’ils veulent développer se situe dans la phase un de l’implantation du réseau d’égout et d’aqueduc. «On essaie de dire à l’administration de la Ville qu’ils ont une infrastructure qui a coûté beaucoup de sous. C’est parfait parce que c’était pour le futur de la Ville. Il ne faut pas arrêter là. Il faut permettre de nouveaux développements pour générer de nouveaux revenus puis être capable de soulager les gens qui payent», laissent entendre Martin Blanchet et Benoît Pitre, président de l’entreprise châteauguoise Interrglobe Inc. Développement et Construction. Trois rencontres entre les propriétaires de terrains et la Ville de Léry ont eu lieu jusqu’à présent. Les développeurs s’entendent tous à payer les frais des travaux évalués à 5,5 M$ pour réaliser l’agrandissement de la station d’épuration des eaux à Léry. Le projet est maintenant en attente en raison des élections municipales. Les mouvements environnementaux s’y opposent Une partie des terres de Benoît Pitre se trouvent dans la zone du corridor vert Châteauguay-Léry, mais n’est pas protégée par les règles du PMAD (Plan métropolitain d’aménagement et de développement). Les groupes environnementaux exigent qu’il n’y ait aucun développement immobilier dans ce secteur. Les terrains de M. Pitre sont en zone blanche, donc la construction y est permise. La section que les militants veulent protéger peut accueillir 800 résidences, représentant 8 M$ de revenus nets à la Ville, estiment les propriétaires. Les deux promoteurs soutiennent qu’ils respecteront l’exigence municipale de conserver 30% de la végétation sur leurs terres, s’ils bâtissent. Ils questionnent les candidats Ces derniers craignent que le prochain conseil ne tienne pas compte du projet de développement immobilier pour générer des revenus pour la municipalité. «Il faut réellement qu’ils (élus) bougent pour équilibrer le compte de taxes et amener des services. Ils vont être dans une impasse. Ils ont une poursuite de 44 M$, […] ils n’ont pas réglé l’affaire avec les travaux de Sintra de la phase un qui est un autre 3 M$. C’est toutes des choses que si ça revire de bord, ça va aller sur les citoyens. […] Nous on paye tout parce qu’ils (citoyens) ne peuvent pas. Si la phase II arrive et si on n’est pas là, ça va encore être réparti sur l’ensemble de la ville», déplore Benoît Pitre. Les deux hommes d’affaires estiment que le candidat Richard Décarie n’a «pas de vision claire» concernant le projet tandis que M. Letham a clairement démontré ses intentions lors du dernier mandat, selon eux. Ils croient que les citoyens doivent s’informer et assister aux assemblées publiques pour être mieux renseignés des dossiers de la Ville. Ce que dit le candidat Décarie Richard Décarie croit qu’il faut regarder la phase II dans son ensemble en tenant compte des résidences touchées et de l’agrandissement de la station d’épuration pour l’ensemble de la ville. Il croit que le financement gouvernemental doit être inclus. «Walter Letham a agi en panique en tentant de faire un deal en catimini avec certains développeurs, et ce, à la veille des élections municipales», reproche M. Décarie. La «transparence» et «le respect des élus» font partie des valeurs qu’il amènera à la mairie de Léry, soutient-il. S’il est élu, il prendra connaissance des dossiers en cours avec les conseillers et «le Conseil municipal agira selon la légitimité électorale obtenue démocratiquement. J'ajouterai qu'avec moi à la mairie; ce sera fini les cachettes envers les citoyens, car la vérité rend libre», mentionne le candidat. Léry Population 2318 (2016) Nombre de logements privés 1052  (2016) (Source : Observatoire du Grand Montréal) À lire aussi : Les candidats se prononcent sur la protection du Corridor vert