COVID-19

Montérégie en zone rouge : une décision forcée par la multiplication de nouveaux cas

le mercredi 14 octobre 2020
Modifié à 14 h 39 min le 14 octobre 2020
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Le nombre élevé de cas et d’éclosions ayant pratiquement doublé dans les deux dernières semaines a forcé la décision de la direction de santé publique de la Montérégie à passer entièrement au rouge. La directrice, docteure Julie Loslier a expliqué les étapes ayant mené à cette décision qui ne s’est pas faite de gaieté de cœur. « Le gouvernement dévoilait un certain plateau, et même une baisse dans certaines régions. Malheureusement ce n’était pas le cas ici. On voit que les cas demeurent très élevés. Par exemple, mardi, 181 nouveaux cas ont été recensés. Ce qui était beaucoup plus que le nombre de cas maximal de la première vague. Et la moyenne se tient très élevée dans les derniers jours. Ce qui fait qu’en termes de progression de la pandémie, la Montérégie se classe parmi les pires, sinon la pire. Donc c’est inquiétant », lance-t-elle. Les éclosions se font surtout de manière communautaire. Dans les entreprises, les écoles, les milieux de vie pour aînés. « De plus en plus d’hospitalisations. Et c’est ce qui nous inquiète. Bien qu’en général, les jeunes aient moins de complications, c’est beaucoup moins le cas quand on arrive chez les personnes âgées, plus vulnérables. C’est le signe que cette circulation commence à rejoindre les populations plus vulnérables », indique Dre Julie Loslier.

Justifié en dehors de la CMM

La population a fortement contesté cette décision d’étendre le palier d’alerte en dehors de la zone de la Communauté métropolitaine de Montréal. « Il y a quelques semaines, je mentionnais que la situation était beaucoup plus inquiétante dans les municipalités près de Montréal. Et c’était le cas. Malheureusement, dans les dernières semaines, et particulièrement dans les derniers jours, les taux ont beaucoup augmenté dans les MRC qui ne font pas partie de la CMM », ajoute celle qui a tenu à expliquer la différence entre le nombre de taux et le nombre de cas. « Dans le fond, quand on a 30 cas, dans une municipalité de 100 personnes, ce n’est pas du tout la même chose que d’avoir 30 cas dans une municipalité de 1000 personnes. En ce sens que si on a 30 % de la municipalité infectée, c’est signe que ça circule beaucoup et que nos milieux à risque sont très exposés au virus. Donc quand on fait l’analyse, on la fait par taux et malheureusement dans les derniers jours, les taux de l’ensemble des MRC de la Montérégie progressent dangereusement », explique la directrice qui a répondu à de nombreuses questions des internautes lors de sa conférence diffusée en direct sur la page Facebook de la Direction.

Plus de comportements négatifs

Elle a d’ailleurs invité les Montérégiens a faire preuve de patience. Tant sur les réseaux sociaux que pour les directives à suivre. Elle a noté de nombreux comportements moins positifs sur la page Facebook par exemple. « Je comprends. Certains doutent de la gravité du virus. De la véracité de la deuxième vague. Mais il faut éviter que le virus nous divise comme population », mentionne celle qui a hâte de passer à travers. Elle indique cependant que tout ne reviendra pas à la normale dès le 28 octobre. Les directeurs de Santé publique devront prendre des décisions éclairées. Lire les directives concernant le palier 4 – Alerte maximale Les villes de Châteauguay, Mercier, Beauharnois, Léry et Saint-Isidore sont déjà en zone rouge depuis le 1er octobre. La zone rouge sera effective dès vendredi à minuit et une pour l'ensemble de la Montérégie9 dont Sainte-Martine, Saint-Urbain-Premier, Valleyfield et Saint-Rémi). À l'exception des écoles et des sports qui devront se conformer dès lundi.