Justice

33 mois de prison pour le pédophile André Thibeault

le mercredi 23 octobre 2019
Modifié à 14 h 15 min le 23 octobre 2019
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

JUSTICE.  La Justice a tranché en lien avec les crimes sexuels commis par le pédophile André Thibeault entre 1983 et 1995 : l’agresseur d’au moins 7 garçons a été condamné par le juge Marie-Chantal Doucet à purger une peine d’emprisonnement de 33 mois. Derrière les barreaux depuis avril dernier alors que sa détention immédiate avait été ordonnée par le tribunal, l’ex-résident de Mercier devra rester en taule pendant deux autres années compte tenu du temps déjà écoulé en détention préventive. Plus tôt cette année, l’homme de 69 ans a reconnu sa culpabilité à une dizaine de chefs d’accusation pour agression sexuelle, voies de fait de même que contacts et incitation à des contacts sexuels au moment où il était en position d’autorité. L’ancien entraîneur de hockey et moniteur de conduite automobile a incité des garçons d’âge mineur à pratiquer diverses faveurs sexuelles en commençant par des baisers sur la bouche jusqu’à la masturbation et la fellation. Les événements se sont produits notamment à la piscine lors de partys d’équipes de hockey, dans la chambre des joueurs, le sous-sol de la maison familiale des victimes et pendant des sessions de conduite. «M. Thibeault, vous étiez en relation de confiance avec des garçons. Devant les circonstances et la gravité des faits reprochés, une peine d’emprisonnement important s’impose. Définitivement, afin de ne pas miner la confiance du public face à l’administration de la Justice, la détention est nécessaire», avait signifié en avril dernier le juge Marie-Chantal Doucet, en présence du «Journal Saint-François». Mardi, le juge a réitéré son message en indiquant que les parents inscrivent leurs enfants et à des activités culturelles et sportives en croyant qu’ils peuvent faire confiance aux bénévoles qui s’en occupent. «On s’attend à ce que cette confiance ne soit pas ébranlée», de réaffirmer le juge Doucet. Dans le prononcé de la sentence, il est stipulé qu’André Thibeault sera soumis à une probation de deux années additionnelles au cours de laquelle il sera obligé de suivre toute thérapie jugée nécessaire. Il sera également répertorié à vie dans le registre des délinquants sexuels. Interdiction levée Une des victimes, François Robert, était présent au Palais de justice local et il a demandé au juge Marie-Chantal Doucet de lever l’interdiction de dévoiler son identité pour dénoncer les crimes sexuels perpétrés à son endroit entre l’âge de 14 et 17 ans.
François Robert, une des victimes de l’abuseur sexuel, a témoigné en Cour lors du prononcé de la sentence. (Photo: Facebook)
Devenu père de famille et maintenant âgé 38 ans, le Campivallensien souhaite que sa dénonciation puisse servir de mise en garde pour d’autres jeunes qui pourraient se retrouver dans une pareille situation. M. Robert a admis que son adolescence est perdue et qu’une sentence ne changera rien au mal qui a été fait. Sa sortie se veut un moyen de protéger ses enfants ou d’autres jeunes des mêmes dangers. François Robert a raconté au «Journal de Montréal» que l’homme était comme son 2e père et que la confiance s’est installée progressivement. «La première fois, je ne savais même pas ce qu’il faisait. Il voulait que je le touche aussi mais je  n’ai jamais voulu», a relaté la victime. Après avoir fait part à ses parents des choses troublantes qui lui ont été infligées, M. Robert a eu droit à une lettre d’excuses de l’abuseur. La mère de la victime, qui avait confronté André Thibeault, a conservé les aveux du pédophile jusqu’à ce que son fils porte plainte en 2018. François Robert espère que la médiatisation de cette affaire incitera d’autres jeunes hommes qui sont des victimes potentielles à faire comme lui. «Si un jeune ne veut pas parler à la police, il peut m’en parler à moi, car ma guérison est faite», a-t-il mentionné au quotidien montréalais.