Culture

4 questions à une romancière pour jeunes adultes

le dimanche 21 octobre 2018
Modifié à 16 h 15 min le 21 octobre 2018
Par Marie-Josée Bétournay

mjbetournay@gravitemedia.com

Janney Deveault, jeune auteure de 29 ans, a lancé son 2e roman Elles le samedi 13 octobre au Victoria Café à Châteauguay. Voici quatre questions à la Châteauguoise qui se spécialise dans la rédaction de romans pour jeunes adultes. Vous vous êtes initiée à l’écriture à l’âge de 12 ans. Parlez-moi de vos premiers écrits et de l’étincelle qui a allumé votre flamme d’écrivaine? Mes premiers écrits… j’écrivais ce que je voyais à la télé, comme la série Charmed. Je remaniais le tout à ma façon. Mes premiers textes faisaient quelques pages. Ce qui m’a donné la fibre, j’écrivais sur des forums sur Internet. Chacun avait un personnage et on bâtissait une histoire. J’ai vraiment écrit beaucoup là-dessus, de deux à trois pages par jour. Puis, je voulais écrire mon texte de A à Z sans que personne ne dévie de mon idée. C’est là que j’ai commencé à écrire. Elles, votre 2e roman… quel sujet abordez-vous? C’est l’histoire de Cassandre et James, deux personnages qui vont vivre un deuil. Je voulais traiter comment chaque personne peut vivre un deuil différemment. Chez Cassandre, sa meilleure amie se suicide. Elle va changer de vie et poursuivre le rêve de son amie. James, un écossais qui sort de prison, a tué sa copine dans un accident. Il est plein de remords, il réagit violemment, avec colère. Cassandre, c’est plus de l’incompréhension, des remises en question. Pourquoi Elles? Cassandre et James se rencontrent à trois événements marquants qui découlent de trois femmes marquantes. Je voulais mettre en valeur le fait qu’on pense que l’on se connaît, mais quand on est face à quelqu’un d’autre, on se rend compte que notre façade n’est pas aussi forte qu’on le croyait. C’est un livre bourré d’émotions. C’est ce que j’ai retenu de mes premiers commentaires. En finissant mon livre, j’ai fait un deuil. Je me suis imprégnée de mes personnages. Ma force, c’est le côté émotions. Dans les lectures, on sent vraiment les personnages. Pour la rédaction d’Elles, vous avez exploité un style littéraire complètement nouveau pour vous, la romance contemporaine. Nous sommes bien loin de votre série fantastique Feu et Ombre. Dans quel style littéraire vous sentez-vous le plus à l’aise? J’ai toujours été dans le fantastique, avec les forums entre autres. Étonnamment, j’aime beaucoup le contemporain. Elles, c’est le roman qui m’a pris le moins de temps à écrire. On n’invente pas un monde au complet comme dans le fantastique. Ç’a coulé tout seul. Je risque de me pencher là-dessus dans mes futurs écrits. Vous confiez la publication de vos ouvrages à la maison d’édition Luzerne Rousse à Châteauguay, spécialisée dans la littérature jeunes adultes. Quels avantages considérez-vous à travailler avec une petite maison soutenant sept auteurs-? Au Québec, la littérature est un milieu très difficile. La rédaction jeunes adultes est un genre très niché. Il y a de l’élitisme littéraire au Québec. Le jeune adulte, ce que l’on connaît du Québec c’est plus des traductions, comme Hunger Games. Au Québec, peu de maisons d’édition publient ce genre de romans. J’ai eu de la misère à me trouver une maison d’édition. Luzerne Rousse? C’est des coïncidences qui m’ont amenée à la connaître. C’est une maison qui manquait au Québec. Ils reçoivent beaucoup de manuscrits. À part eux, peu de maisons d’édition au Québec acceptent ce genre de manuscrits. Ça tombe entre deux chaises. L’avantage d’une petite maison, tout est à faire. On se considère comme une famille. On est dans la même tranche d’âge. On dégage une belle énergie.