Sports

500 km de course à pied qui «resteront à jamais gravés» dans sa mémoire

le jeudi 07 octobre 2021
Modifié à 16 h 50 min le 07 octobre 2021
Par Vicky Pagé

Marco Poulin, à quelques kilomètres de la ligne d’arrivée (Photo: Le Soleil de Châteauguay – Denis Germain)

Depuis la tombe de sa grand-mère, à Saint-Benoît-Labre, en Beauce, jusqu’au balcon de sa mère, à Longueuil, Marco Poulin a parcouru à la course 500 km en 5 jours, du 29 septembre au 3 octobre, dans le but de collecter des fonds pour l’organisme Les petits frères de Québec.

Son trajet n’a pas été de tout repos; il a dû affronter le froid, la pluie et des dénivelés.

«Le voyage a été difficile. À l’exception de la dernière journée, il y avait de la pluie tous les jours. Un matin, j’ai commencé à courir et il faisait 1 degré [Celsius]. Je dois dire que j’ai été très ébranlé par la météo», exprime l’homme de 56 ans.

En plus de la température qui échappait à son contrôle, le coureur a perdu conscience lors de la deuxième journée, après s’être déshydraté.

«Lors de cette journée, j’avais parcouru 114 km. Quand je suis allé m’étendre pour faire une pause, j’ai perdu connaissance. Mon corps combattait également le froid et la pluie depuis trop longtemps. Le lendemain, j’ai ajusté le tir en téléphonant à ma nutritionniste», mentionne-il.

Son ami et sa sœur l’ont suivi en permanence en camionnette afin de s’assurer qu’il ne manque de rien. Équipés d’une génératrice, ses accompagnateurs pouvaient lui faire des soupes chaudes pour ses temps de pause.

Tous les jours, M. Poulin s’était fixé comme objectif de faire au minimum 100 km. Il commençait à courir vers 6h30 le matin pour terminer vers 21h30.

Le coureur a voulu rallier une cause à son événement qu’il a intitulé Nos aînés ! Notre richesse ! Il a ainsi amassé près de 5 000$ pour l’organisme Les petits frères de Québec. La principale mission de cet organisme est de briser l’isolement des personnes âgées en créant autour d’elles une famille engagée et fidèle jusqu’à la fin de leur vie. Le choix de Marco Poulin s’est arrêté sur cet organisme parce qu’il est présent dans plusieurs régions du Québec et pour avoir ouvert une ligne d’écoute pour les personnes âgées durant la pandémie.

«Au-delà de la collecte de fonds, je souhaitais sensibiliser la population par rapport aux aînés qui ont été bien éprouvés pendant la pandémie. Tous les jours, il y a beaucoup d’aînés qui vivent la solitude. Je voulais passer un message d’amour», explique M. Poulin.

Un choix de parcours significatif

Sa date de départ ainsi que des villes par lesquelles il est passé n’ont pas été choisies au hasard. Il est parti de Saint-Théophile, car l’un de ses rêves était de participer au marathon de Boston. Comme ce dernier a été reporté en raison de la pandémie, il souhaitait se rapprocher le plus possible de la frontière des États-Unis.

Également, il a débuté sa course le 29 septembre; jour de l’anniversaire de sa grand-maman.

«Ma grand-mère a été une personne très importante pour moi. J’ai fait un détour de 15 km pour aller m’agenouiller devant sa tombe, à Saint-Benoît-Labre», mentionne-t-il avec émotion.

Ensuite, il est passé par Sherbrooke, considérant que c’est sa ville de renaissance, où il a vécu l’itinérance. Il a terminé son périple à Longueuil, sa ville natale.

Le sprint final

Marco Poulin mentionne que sa mère était vraiment le point central de son projet. Voilà pourquoi il tenait tant à terminer la course chez elle.

«Quand j’étais découragé durant la course, je me disais: ‘‘Elle m’attend, il faut que j’arrive’’. C’était ma motivation», soutient l’athlète.

Quand il est arrivé au balcon de sa mère, ses premières pensées sont allées vers elle. Il voulait la remercier d’avoir toujours été à ses côtés.

«Elle a vécu beaucoup de tempêtes avec moi et je souhaitais lui rendre hommage», continue-t-il.

Au cours de sa vie, M. Poulin a traversé plusieurs épreuves. Il a fait de la prison, consommé de la drogue et a connu la maladie. Il y a 5 ans, il s’est pris en main et a changé complètement son mode de vie, tout en décidant de donner au suivant. Il est actuellement intervenant social auprès des gens en difficulté, conférencier, marathonien et ultra marathonien. Il savait donc comment se préparer pour un tel défi d’endurance.

Il mentionne que malgré tout le cheminement qu’il a fait, il lui manquait quelque chose pour être heureux. La course à pied a comblé ce manque en lui procurant un sentiment de liberté et de bonheur.

Pour l’avenir, le marathonien souhaite rallier le plus de gens possible afin d’organiser un pareil événement bénéfice annuellement.

«Durant ma course, j’ai vécu plusieurs difficultés, mais je me suis relevé chaque fois. C’est comme un peu dans ma vie, je suis tombé plusieurs fois, mais je me suis relevé.»

-Marco Poulin