Opinion

Des recommandations du coroner à prendre au sérieux

le jeudi 18 novembre 2021
Modifié à 0 h 00 min le 16 novembre 2021
Par Claude Poirier

redactiongm@gravitemedia.com

Il y a quelques jours, le Bureau du coroner a émis des recommandations que je juge cruciales.  

Prenons d’abord le cas des petites Nora et Romy Carpentier, lâchement assassinées par leur père Martin Carpentier en juillet 2020 à Saint-Apollinaire. L’alerte Amber avait été déclenchée le lendemain de leur disparition, alors que la famille était pourtant sans nouvelles depuis la veille en soirée. La mère des deux enfants a pris la parole, laissant entendre qu’elle a demandé dès le départ aux policiers qu’une alerte Amber soit déclenchée. 

Dans son rapport déposé le 3 novembre, le Bureau du coroner est clair. Si les policiers avaient procédé plus rapidement, peut-être que les deux enfants seraient vivantes aujourd’hui. Je le crois aussi. 

Je suis conscient que les policiers ont des critères à respecter. Il faut la marque du véhicule, sa couleur, le nom des enfants enlevés, ainsi que le nom de la personne suspectée. Mais y-a-t-il quelqu’un qui connaît mieux ses enfants et son conjoint qu’une mère ou un père lorsque des choses anormales surviennent? 

J’aimerais revenir sur l’affaire Cédrika Provencher. Lorsque sa disparition a été signalée par la police de Trois-Rivières, j’ai rencontré sa mère dans les heures qui ont suivi. Elle m’a dit qu’elle insistait auprès des policiers depuis la veille pour déclencher une alerte Amber. «Je connais ma fille, m’avait-elle dit. Ce n’est pas son genre de faire une fugue.»

Il est temps que le ministère de la Sécurité publique et les autorités en place repensent aux critères. Ça ne dérange personne de recevoir une alerte, qu’on soit à la maison ou dans son auto, par exemple. La moindre petite information peut permettre de localiser l’enfant.

L’autre recommandation qui a attiré mon attention est celle concernant le meurtre de Marylène Lévesque par Eustachio Gallese, en semi-liberté après avoir purgé une peine de prison pour le meurtre de sa conjointe. 

La coroner suggère le port du bracelet électronique dans cette affaire et je suis totalement d’accord. Elle est aussi sévère quant aux libérations conditionnelles et aux autorités concernées, avec raison! Si le meurtrier avait eu un bracelet électronique, cette jeune travailleuse du sexe serait peut-être elle aussi vivante aujourd’hui. 

Parfois, les recommandations du coroner sont balayées sous le tapis, reprises en partie par les autorités selon ce qui leur plaît. Cette fois, j’espère que la mort de ces innocentes victimes sera prise au sérieux et que les normes plus sévères suggérées dans les derniers jours seront appliquées. 

10-4!

(Propos recueillis par Gravité Média)