Opinion

Billet d'humeur - Se faire plaisir

le vendredi 19 novembre 2021
Modifié à 14 h 42 min le 19 novembre 2021
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Avez-vous de la difficulté à vous faire plaisir?

Je suis arrivée à un point dans ma vie où je jouis d’une plus grande liberté financière. Parce que j’ai trimé dur. Fait des choix très rationnels bien souvent. Beaucoup plus en accord avec ma tête que mon cœur. Si bien que j’ai de la difficulté à renverser la vapeur.

Chaque fois que j’ai envie d’un nouvel achat, je pèse les pour et les contre longuement avant de passer à l’action. Je pèse de nouveau. Soupèse. Y repense. J’en rêve. Sans passer à la caisse bien souvent.

En fait, ce n’est pas qu’une question d’argent. Avec le temps, j’en suis aussi venue à vouloir moins gaspiller. À ne pas faire d’achats impulsifs que je pourrais regretter ni à me procurer quelque chose dont je pourrais me lasser rapidement. Sinon à ne pas utiliser pleinement. Certains répliqueront que je n’aurais qu’à les revendre sur les Marketplace de ce monde et ils n’auraient pas tort. Mais ce n’est pas un réflexe pour moi.

Un exemple? Je rêve de m’acheter un paddleboard gonflable depuis deux ou trois ans. J’ai effectué mes recherches sur le sujet. Je sais exactement la longueur que je veux. Puis récemment, j’ai même trouvé le modèle qui m’a tapé dans l’œil. Malgré tout, j’hésite encore. Parce que je crains de ne pas l’utiliser assez souvent. Que l’hiver s’en vient. Etc.

Même si je n’arrête pas de répéter qu’on est choyé en cours d’eau dans la région. Qu’il n’est pas nécessaire de rouler jusqu’en Estrie pour satisfaire sa soif de l’eau. À commencer par le fleuve Saint-Laurent, le Lac Saint-Louis et les rivières  Châteauguay, La Tortue et Saint-Jacques.

Question de me convaincre que je ne ferais pas un achat inutile, j’ai loué une planche à pagaie à quelques reprises. Ces occasions m’ont confirmé que j’aime ce loisir. Mais ma petite voix intérieure - celle de la raison - n’arrête pas de me remettre en question. Alors me revoilà à la case départ. Pour cette planche, entre autres choses.

Donc, je l’avoue, j’ai de la difficulté à me faire plaisir. À faire quelque chose exclusivement pour moi. Préférant très souvent faire plaisir aux autres d’abord. Ce qui s’avère parfois malheureux ou à mon propre détriment. Autrement, je demeure dans cette position d’envie ou de culpabilité.

«Il y a une certaine incompatibilité, voire un choix nécessaire, entre comprendre et se faire plaisir.»

-Didier Van Cauwelaert