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À 100 ans, Benny Barbara a toujours le souffle

le mercredi 27 avril 2022
Modifié à 13 h 31 min le 28 avril 2022
Par Paula Dayan-Perez

pdayan-perez@gravitemedia.com

Benny Barbara s’est établi avec sa famille à Châteauguay vers la fin des années 1960. (Photo : Le Soleil - Denis Germain)

Le trompettiste Benny Barbara s’apprête à fêter ses 100 ans. Après des décennies à «courir avec la trompette sous le bras», celui qui a fondé le Grand Orchestre de Châteauguay, profite aujourd’hui de la santé et du confort de sa famille dans sa résidence de Châteauguay.

Allumé, donnant l’impression d’avoir 20 ans de moins, M. Barbara raconte les aventures de sa vie d’artiste international au Le Soleil de Châteauguay. Le «virtuose» trompettiste, comme l’appelaient les journaux de sa jeunesse, affirme se porter très bien.

Il a fondé le Grand Orchestre de Châteauguay en septembre 1980. C’est le maire de l’époque qui lui a donné la mission de former un ensemble «qui soit représentatif de la ville», explique le musicien. «C’est ce que j’ai fait. Je l’ai formé, je l’ai dirigé, on a donné des concerts partout.»

Le président et percussionniste de l’orchestre, Daniel Théorêt, lui en est toujours reconnaissant. En effet, lorsque M. Barbara a assisté au concert de Noël du Grand Orchestre de Châteauguay de 2021, M. Théorêt en a profité pour lui faire des éloges devant le grand public. Ce dernier s’implique auprès de l’organisme depuis ses débuts et se souvient des exploits du trompettiste qui agissait aussi comme chef d’orchestre.

«Il partait en solo à la trompette et il fallait être très attentif à sa gestuelle parce qu’en même temps qu’il jouait la trompette, il essayait de nous diriger. C’était un nouveau concept qu’il fallait apprivoiser», relate-t-il.

Article sur M. Barbara paru dans Le Soleil de Châteauguay le 27 septembre 2006. (Photo : Archives)

Artiste populaire au Québec

Benny Barbara est arrivé au Québec dans les années 1960. Il avait quitté son pays natal, l’Argentine, plus d’une décennie plus tôt parce qu’il sentait qu’il y avait déjà «conquis tout ce qu’il pouvait conquérir en tant que musicien», dit-il. Le trompettiste s'est rendu jusqu’aux États-Unis en jouant dans de nombreuses villes d’Amérique du Sud et Centrale.

Il a joué ses premières notes au Québec au fameux cabaret montréalais Mocambo. Par la suite, le musicien a joué au Jardin des Étoiles à l’Expo 67'. On l'a également entendu à l'inauguration du Palais de Congrès, de l’aéroport de Mirabel, du centre d’achats Rockland, entre autres, indique l’artiste. Il a représenté le Canada dans une tournée européenne et était souvent invité à des émissions de variétés télévisées.

Page 15 du journal Télé Radio Monde, édition du 8 novembre 1969. Vol X, no. 51. (Source : BAnQ numérique)

Années de repos

Fatigués de vivre dans des hôtels, M. Barbara et sa conjointe Lisette Cairoli, ont décidé de trouver un foyer plus calme pour la famille, relate-t-il. C’est la rivière Châteauguay qui les a attirés dans la région vers la fin des années 60’.

Aujourd’hui, M. Barbara y habite toujours avec sa fille Lupe.

«J’aime beaucoup le pays, la francisation. Ma femme était française, commente M. Barbara. J’aimais beaucoup le système social du Canada et l’éducation.» 

Celui qui répétait ses pièces de musique entre 10 et 14 heures par jour ne joue plus depuis maintenant 30 ans. Mais cette vie ne lui manque pas, assure-t-il.

«C'était de nombreuses années et beaucoup de mouvement, beaucoup de monde, exprime-t-il. Quand je me suis installé ici, je l'ai accrochée et je ne l’ai pas touché pendant des années. Quand j'ai voulu la jouer, je n’en étais plus capable parce que mes muscles n’y étaient plus.»

M. Barbara fêtera son premier siècle de vie entouré de sa famille et amis le 15 mai prochain.

Une du magazine hebdomadaire Panora Monde supplément du samedi, semaine du 12 au 18 septembre 1964. Vol. 1, No. 30. (Photo : Gracieuseté)