À l'heure de la retraite

Une grande étape de la vie figure à mon agenda le vendredi 2 juillet.
Après presque 30 ans au Soleil de Châteauguay, je vais profiter d’un long congé. Je prends ma retraite.
Au fil des ans, je vous ai donné de l’information sur des milliers de sujets. J’ai raconté tant d’histoires. Des histoires vraies. J’ai partagé vos exploits, vos bonheurs et aussi vos peines.
Pour moi, un média comme Le Soleil de Châteauguay est vital pour une communauté. Le journal local est collé sur votre réalité. Il parle de vous, de votre voisin, des décisions des élus qui touchent le décor que vous voyez en sortant de la maison, des rues dans lesquelles vous marchez, de vos emplois, des commerces que vous fréquentez, de l’eau que vous buvez.
En vous donnant l’heure juste, le journal local vous permet d’influencer le monde dans lequel vous vivez. De faire changer des choses. 
C’est un espace pour se renseigner mais, surtout, c’est un lieu de discussions et d’échanges.
Toute l’équipe du Soleil de Châteauguay s’est toujours efforcée d’instaurer un dialogue avec la communauté. Beaucoup de nouvelles et d’histoires que vous voyez dans le journal proviennent des lectrices et lecteurs. Des gens qui nous posent des questions, qui nous suggèrent des sujets ou qui nous apprennent des faits dignes de mention.
Plusieurs nous envoient des photos lorsqu’ils sont témoins d’un événement pour les partager avec la communauté. C’est très apprécié.
Le journal c’est aussi un lieu d’entraide. Quand il rapporte une tragédie, vous êtes nombreux à offrir vos sympathies aux personnes éprouvées. À témoigner de l’empathie.
Quand un incendie fait la manchette, ce n’est pas long que de bons Samaritains contactent le journal. Est-ce que les sinistrés ont besoin d’aide ? Le Soleil passe le mot. Souvent, on assiste à d’impressionnants mouvements de mobilisation pour soulager le malheur des autres.
Je suis très fier d’avoir participé à la noble mission du Soleil de Châteauguay pendant toutes ces années. Je vous remercie infiniment pour tous ces fructueux échanges et ces milliers de souvenirs impérissables. Merci géant à tous mes appréciés collègues de Gravité Média. Vous formez une équipe exceptionnelle.  
Excusez-moi un moment, le téléphone sonne. C’est un monsieur de 89 ans. Il est déçu que la danse en ligne devant la bibliothèque à Châteauguay soit limitée à 50 personnes. « Il faut réserver notre place et tout est pris les prochains samedis », a déploré André Côté. Après ces interminables mois de confinement, je comprends qu’il ait envie de danser ! Je lui dis que je vais faire un suivi. Le remercie d’avoir contacté le Soleil. « C’est notre journal ! C’est important ! » il a lancé.
Ses mots m’ont rappelé que les yeux des humains sont placés en zone inondable…