Opinion

Affaire Carpentier : le danger de se tourner vers des policiers frustrés

le mercredi 30 mars 2022
Modifié à 13 h 24 min le 30 mars 2022
Par Claude Poirier

redactiongm@gravitemedia.com

Claude Poirier (Photo: Gracieuseté)

J’ai lu et regardé ce qui a été réalisé dans les médias concernant ce drame épouvantable survenu en 2020 à Saint-Appolinaire qui a malheureusement coûté la vie à deux fillettes, Nora et Romy Carpentier. Nous sommes devant un double meurtre suivi d’un suicide. 

D’après le reportage de l’émission Enquête, il y a possiblement eu un manque de personnel disponible pour effectuer les recherches afin de retrouver Martin Carpentier et ses filles, en juillet. Il ne faut pas oublier que c’était durant la période des vacances estivales, notamment. Les équipes de recherche terrestre de la Sûreté du Québec avaient aussi été démantelées, ont dénoncé des policiers qui ont émis des critiques quant à l’opération. 

Ceux-ci sont frustrés envers la SQ, constate-t-on. À mon avis, il faut faire attention car je l’ai vu dans le passé. Lorsque des policiers sont frustrés, ils prennent la parole publiquement. Je ne mets pas en doute qu’il manquait des effectifs sur le terrain, mais est-ce que des mauvaises décisions ont vraiment été prises? 

De son côté, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a changé son fusil d’épaule cette semaine. Après avoir réitéré sa confiance envers les policiers, elle a ordonné l’ouverture d’une enquête publique afin de faire la lumière sur ces événements, et ce, à la demande de la mère des fillettes. Elle a dit souhaiter que cette nouvelle enquête puisse l’aider à faire son deuil. Qu’est-ce que celle-ci va nous apporter? Un coroner s’est déjà penché sur les manques lors de la disparition en 2020… 

Des sources qui ont côtoyé Martin Carpentier m’ont dit qu’avant sa mort, il avait une phobie de perdre la garde de ses filles. Est-ce que l’accident d’auto survenu tout juste avant leur disparition l’a poussé à ensuite commettre ces gestes? A-t-il paniqué? Des bandes vidéo où l’on voit le père et ses filles dans des commerces, visionnées par le coroner, ne laissent d’ailleurs pas présager un tel drame. On n’aura jamais ces réponses, puisqu’il n’est plus de ce monde. La seule chose que cela démontre, c’est que la folie humaine ne se contrôle pas. 

J’espère que l’enquête publique permettra d’analyser certains problèmes dans cette opération, qu’elle permettra de pointer clairement du doigt les responsables s’il y a lieu. Mais si je me fie aux propos de Mme Guilbault, elle servira surtout à permettre à la mère de faire le deuil de ses deux enfants, ce qui m’apparaît impossible. 

10-4!

(Propos recueillis par Gravité Média)