Opinion

Billet d'humeur : Une seule parole

le samedi 30 janvier 2021
Modifié à 17 h 00 min le 26 janvier 2021
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Qu’est-ce qui vous fait monter la moutarde au nez? Parfois, je me pose la question. Qu’est-ce qui fait que je suis devenue journaliste? Le souci de la vérité. Voire de livrer l’information la plus exacte possible. À moins que ce ne soit le contraire? Que c’est personnellement que j’ai besoin de vérité. Ce qui fait que je sois devenue journaliste. Parce que j’avais aussi brièvement envisagé le droit à un plus jeune âge. Ceux qui me connaissent vous le diront. J’ai le mensonge en horreur. J’ai beaucoup plus de respect pour quelqu’un qui dit les vraies affaires. Même si ce n’est souvent pas facile d’admettre certaines vérités. Surtout quand on a tort. Au lieu d’inventer n’importe quelle histoire. Dans ce cas, mieux vaut pour cette personne que je ne le découvre jamais. Je peux devenir mauvaise tant ça vient me chercher. Dans les dernières semaines, plusieurs événements m’ont amenée à réaliser encore une fois à quel point la vérité est une valeur primordiale à mes yeux. Que je n’entretiens pas de relations profondes avec les gens qui manquent d’authenticité dans leur vie. Par exemple, vous ne me verrez jamais tenir un discours dans un sens sur les réseaux sociaux. Et dire complètement l’inverse en privé. Pour l’aboutissement d’un projet au travail, je suis en contact avec une firme de comptables. Il y a quelques jours, on terminait d’élaborer les balises de travail. À se mettre d’accord sur le fonctionnement. Les différentes tombées. À la fin de la conversation, la dame m’a fait savoir qu’elle allait valider avec ses supérieurs la possibilité qu’on mette le tout par écrit. Sur contrat. Parce que c’est une pratique courante dans leur domaine. Et sécurisante advenant un problème. Un désaccord. J’ai souri. Et je lui ai expliqué que dans le mien, c’est notre parole qui compte avant tout. Et que je n’en avais qu’une seule. Fiable. Mais qu’il est évidemment libre à elle de vouloir rassurer ses patrons.

«La parole est la pensée extérieure, et la pensée est la parole intérieure.» -Antoine de Rivarol
J’ai rarement signé de contrats écrits. Mais j’ai toujours respecté le fait qu’une source me donne une information off the record. C’est-à-dire impossible à dévoiler. Mais qui m’aide à comprendre une situation donnée. J’ai aussi respecté la confidentialité de certaines sources parce que je ne pouvais pas faire autrement pour publier un article. Parce que je n’ai qu’une parole.