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La majorité des résidents ne veulent pas de bain selon une préposée

le jeudi 22 mars 2018
Modifié à 19 h 42 min le 22 mars 2018
Par Production Gravite

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(Texte de Marie-Josée Bétournay) La majorité des personnes âgées en centre d'hébergement ne souhaitent pas prendre de bain une fois par semaine selon une préposée aux bénéficiaires. La professionnelle de la santé, qui préfère taire son identité, a réagi à l’article Résidents privés de bains pour cause de personnel débordé paru récemment sur les différentes plateformes du Soleil de Châteauguay. Selon elle, le bain déplaît à trois résidents sur quatre. «Âgés, fatigués, ils ont froid dans le bain. Ils ne veulent pas y aller dans le bain. C’est la réalité», soutient-elle. «Ce sont des gens de 80 ans et plus qui sont habitués à prendre un bain par semaine», poursuit-elle en lien avec l’annonce de Québec, en septembre 2017, d’offrir un 2e bain par semaine aux résidents qui en feront la demande. Mais les soins d’hygiène demeurent. La préposée explique que les résidents souffrant d’incontinence, par exemple, sont lavés partiellement de quatre à huit fois par jour, au moment de changer leur culotte. Pas de bains pour un minimum de soins La professionnelle le reconnaît, des résidents ne reçoivent pas leur bain hebdomadaire. «On saute les bains si on veut donner le minimum de soins. Notre place où l’on peut couper, c’est le bain», confie-t-elle. Selon elle, la situation est attribuable au manque de préposées aux bénéficiaires depuis la dernière année. Ces collègues de travail sont épuisées. Résultat : elles font grimper le nombre de cas de blessures rapporté à la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Elle mentionne aussi la difficulté de combler les postes de préposées. «Une jeune n’a pas de poste. Ça prend des années. (…) il n’y a pas de régularité», résume-t-elle en ajoutant que l’intérêt des préposées pour un poste à temps complet n’y est pas en raison des exigences de l’emploi. A-t-elle pensé quitter son poste? «Si j’avais 10 ans de moins, oui je partirais sans me poser de questions», répond la principale intéressée. La préposée aux bénéficiaires souligne que la situation pourrait s’améliorer en embauchant des professionnels, mais également par l’«écoute du personnel sur le plancher» et une révision des conditions de travail.