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Change-t-on l’heure en fin de semaine pour la dernière fois ?

le vendredi 30 octobre 2020
Modifié à 14 h 56 min le 30 octobre 2020
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Vous gagnerez un peu de temps de sommeil dans la nuit de samedi à dimanche, puisqu’on recule l’heure d’une heure pour revenir à l’heure normale au Québec à 2h pile le dimanche 1er novembre. Ce changement fera en sorte que le soleil se couchera plus tôt en fin d’après-midi et qu’il fera clair plus tôt le matin. Il en est ainsi chaque année chaque premier dimanche de novembre, mais ça pourrait être appelé à changer, puisque le gouvernement de François Legault a récemment dit être ouvert à l’idée qu’on ne recule plus l’heure. En Ontario, un projet de loi a été déposé pour mettre fin au changement d’heure, considérant que les inconvénients seraient désormais plus grands que les avantages. Au Yukon, en Saskatchewan, dans l’est de la Colombie-Britannique et sur toute la Basse-Côte-Nord, on ne change plus l’heure. Joseph De Koninck, professeur à l’Université d’Ottawa, à l’École de psychologie et aux Instituts de recherche en santé mentale et sur le cerveau, est favorable à ce qu’on reste à l’heure normale à laquelle le Québec reviendra le 1er novembre. Ce, pour des raisons de santé physique et mentale. «Le changement d’heure à l’automne va dans le sens de notre horloge biologique, contrairement à l’heure avancée au printemps pour laquelle les gens ont parfois besoin d’une semaine ou même deux pour s’en remettre, dit-il. Chez certaines personnes, l’horloge biologique est très précise. Dès qu’il y a un petit changement, ils s’en ressentent.» À contrario, rester à l’heure avancée du printemps ferait vivre un social jet lag [un décalage social] et un déficit de sommeil permanent, poursuit-il. «Le dernier pays qui l’a essayé, c’est la Russie en 2011 et on a constaté des désordres sur l’humeur parce que la population était en déficit de lumière le matin, poursuit-il. Les enfants n’étaient pas réveillés le matin à l’école. La Russie est revenue à l’heure normale en 2014.» M. De Koninck ajoute que plusieurs études ont démontré que le recul de l’heure, à la fin de l’hiver, augmente les risques d’accidents à cause de la perte de sommeil. L’heure avancée fait aussi en sorte qu’on se couche plus tard parce qu’il fait clair plus tard, ce qui ne respecte pas notre horloge biologique. Le retour à l’heure solaire ou normale est d’autant plus essentiel au Canada, selon lui, qu’elle permettait de compenser en partie la perte de luminosité durant l’hiver. «On a environ 9 heures d’illumination par jour et ça chute à 8 heures le 21 décembre, rappelle-t-il. Or, la lumière du matin nous synchronise. Des pays comme la Finlande ou la Russie qui ont 4 heures d’ensoleillement par jour en hiver vivent plus de problèmes reliés à l’alcoolisme.» Pour lutter contre la morosité en hiver, le professeur propose de s’exposer à la lumière au maximum le jour et de faire de l’exercice.

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