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Trop cher la rentrée scolaire dénonce un groupe d’organismes communautaires

le jeudi 06 septembre 2018
Modifié à 11 h 21 min le 06 septembre 2018
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Le Comité de lutte à la pauvreté(CLAP) du grand Châteauguay calcule que la rentrée scolaire dans la région coûte en moyenne 544 $ par enfant au primaire et 500 $ par enfant au secondaire. Des frais trop élevés qui mettent une pression financière sur les épaules d’un grand nombre de familles de la région, dénonce-t-il. Le Comité, qui regroupe une dizaine d’organismes communautaires des régions de Châteauguay, Mercier et Sainte-Martine, a profité de la rentrée scolaire et de la campagne électorale provinciale, pour rappeler que «la rentrée c’est loin d’être gratuit». Quand on calcule l’achat d’effets scolaires et de matériel didactique, les dépenses reliées aux profils d’étude, l’habillement, les frais de surveillance de dîner et ceux de garde, le montant de la facture grimpe rapidement. Frais de surveillance de dîner Le CLAP s’indigne que les parents doivent payer pour les frais de surveillance de dîner et que le montant varie en fonction de l’établissement de l’enfant. «Dans la région de Châteauguay, certaines écoles primaires exigent 1,40 $ par jour soit 252 $ pour 180 jours scolaires et d’autres demandent jusqu’à 2,42 $ par jour soit 435 $ par enfant», souligne le groupe. Au secondaire, les frais sont obligatoires, qu’on y mange ou pas et ils varient de 60$ à 100 $, ajoute-t-on. «Pour les parents qui travaillent, étudient, sont en recherche d’emploi, les frais de surveillance de dîner ne peuvent être évités, fait valoir Anik Sauvé, une des porte-parole du CLAP. Il en va de même si l’école est trop loin et que les enfants ne peuvent se rendre à la maison pour dîner.» Le regroupement est d’avis qu’il s’agit d’un service essentiel qui devrait être gratuit. Frais de service de garde Le CLAP dresse un constat semblable pour les frais de service de garde qui coûtent 8,20 $ par jour. «Parce que plusieurs parents doivent quitter très tôt pour traverser le pont Mercier et ne reviennent qu’en fin de journée, les frais reliés au service de garde ne sont pas optionnels pour un grand nombre de parents», ajoute Mme Sauvé. Le tarif journalier augmente lors des sorties pendant les journées pédagogiques. La pression financière Pour les familles qui vivent de l’aide sociale, la pression financière reliée aux frais scolaires peut contribuer au décrochage scolaire, croit Linda Gervais coordonnatrice au Réseau d’information et d’aide aux personnes assistées sociales (RIAPAS). «Quand tu vois tes parents qui crèvent de faim, que l’école crée des disputes familiales et que tu as toute cette pression sur les épaules, tu finis par avoir juste le goût de lâcher l’école», illustre-t-elle. 500 enfants aidés Selon le CLAP, seulement à Châteauguay, 1400 enfants vivent dans une famille considérée à faible revenu. Lors de la présente rentrée, pour les territoires de Châteauguay, de Mercier et Sainte-Martine, 500 enfants ont reçu de l’aide via différents programmes pour l’achat d’effets scolaires. Chez Entraide Mercier seulement, 90 sacs d’école personnalisés ont été préparés. La directrice de l’organisme, Anik Sauvé, souligne qu’Entraide Mercier a respecté les listes des effets. «On a acheté en tout 200 items différents», mentionne-t-elle. Ils ont parfois dû faire plusieurs magasins différents pour trouver l’item précis exigé sur la liste, une tâche qui peut s’avérer complexe pour une famille qui n’a pas de voiture, illustre-t-elle. Un exemple de liste à 10 $ Le CLAP croit qu’il serait possible de diminuer le montant de la facture d’effets scolaires en réduisant les exigences dans les listes et en favorisant la réutilisation du matériel. Le regroupement a cité en exemple l’initiative rapportée dans plusieurs médias d’un enseignant en deuxième année dans une école primaire à Granby. Le coût de la liste d’effets scolaires de cet enseignant est de 10 $ cette année. Ce montant servira uniquement aux frais de photocopie.  Ces dernières années, il a accumulé du matériel scolaire comme des règles, ciseaux, crayons de couleur qui est partagé entre les élèves lorsqu’ils en ont besoin. Les élèves font également beaucoup de travaux à l’ordinateur, ce qui évite d’acheter de plusieurs manuels scolaires.