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COVID-19 : des commerces rouvrent avec une toute nouvelle expérience client

le vendredi 17 avril 2020
Modifié à 16 h 19 min le 26 avril 2020
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Le gouvernement Legault a donné le feu vert à la réouverture des ateliers de mécanique automobile, des centres de jardin et des commerces de piscine mercredi. Il n’est toutefois pas question d’un retour à la « normale ». Fermées pendant près d’un mois pour limiter la propagation de la COVID-19, les entreprises concernées et leurs clients doivent respecter des directives strictes de la Santé publique. Tout comme dans le domaine de l’alimentation et autres services essentiels maintenus depuis le début de la crise, le « magasinage » prend une tournure jamais vue dans l’histoire. Le Soleil l’a constaté lors d’une tournée de trois places d’affaires de Châteauguay qui redémarraient le 15 avril. Lavage de mains à l’entrée, flèches sur le plancher pour diriger les clients dans des directions précises pour éviter les croisements rapprochés et marquage au sol pour respecter le fameux deux mètres entre individus se retrouvaient à chaque endroit visité. L’enthousiasme, lui, variait d’un établissement à l’autre, dépendamment de la nature des activités et de l’impact des mesures anti-COVID-19 sur celles-ci. Beaux jours pour Piscines René Pitre [caption id="attachment_79857" align="alignleft" width="444"] Martin Pitre[/caption] Chez Piscines René Pitre, mis à part la désinfection des mains à l’entrée et le circuit à suivre pour les clients, c’était « business as usual » et même mieux. « Je suis très heureux. On respecte les règles. Nos employés sont tous rappelés. On a commencé à ouvrir des piscines ce matin. On a notre marchandise. On est prêts. Il n’y aura aucun délai d’installation », se réjouit Martin Pitre, propriétaire. Huit employés étaient de retour au travail en magasin. L’homme d’affaires entrevoit la suite avec optimisme. « C’est sûr qu’avec le confinement, les gens vont plus investir dans leur cour, vu qu’on va passer un bon bout de temps à la maison : un chauffe-eau, un gazebo, un spa. C’est sûr que pour les commerces saisonniers ça va être bon », prédit-il. « Faut rester sécuritaire, faut respecter ce que le gouvernement dit. On reste à la maison et on en profite ! » La pépinière refleurit Propriétaire de la pépinière Marcil et frères, Luc Marcil s’affairait à réorganiser son magasin de manière à offrir un environnement conforme aux règles à ses employés et aux clients. « On a tout changé le stock de place depuis deux jours pour que le monde soit vraiment distancé. Tout a été repensé », décrit-il. « On a des lignes au plancher. Il faut que les gens suivent les directions, qu’ils ne passent pas tous par le même chemin. » Huit paniers sont placés à l’entrée. Ça correspond au maximum de clients qui pourront se trouver en même temps dans le commerce. « C’est sûr qu’il va y avoir de l’attente. Faut être patient » souligne Luc Marcil. Le geste du gouvernement le réjouit. « Oui, on est content. On l’attendait mais pas aussi tôt », dit-il. [caption id="attachment_79858" align="alignright" width="444"] Luc Marcil[/caption] Sur une vingtaine d’employés, six ont repris le boulot, en fonction de l’inventaire qui n’est pas complet. « Toutes les commandes ont été stoppées pendant qu’on était fermé. Faut appeler nos fournisseurs pour qu’ils commencent à envoyer les produits mais on n’est pas tout seuls. Plusieurs pépinières attendent aussi. On va rappeler les employés à mesure que ça va rentrer », explique M. Marcil. « D’ici deux semaines, on devrait être opérationnel presque à 100 % » Il précise que c’est strictement ouvert pour les achats. « Ce n’est pas ouvert présentement pour les informations ou quoi que ce soit », précise-t-il. Avec le confinement, M. Marcil anticipe un fort achalandage. « Déjà, au mois de mars, on voyait une différence. On avait beaucoup plus de ventes. Quand on a fermé, on faisait un mois record sur les mois de mars antérieurs. Les gens vont faire des jardins cette année. Ils vont rester chez eux alors ils vont probablement aménager leur terrain aussi. On s’attend à avoir pas mal d’ouvrage », dit-il. Moins rose dans l’automobile Chez Fichault Kia le feu vert apporte un peu d’oxygène mais ça ne fait pas redémarrer la machine. La vente de véhicules, qui représente une fraction importante du chiffre d’affaires du concessionnaire automobile, n’est toujours pas permise. [caption id="attachment_79859" align="alignleft" width="444"] Stéphane Hudon devant un lavabo mobile[/caption] « C’est sûr, au niveau de la mécanique, les gens vont venir faire poser leurs pneus. On a tous les pneus entreposés, donc on rappelle les clients. Je pense qu’au niveau du service mécanique, on devrait récupérer», affirme Stéphane Hudon, copropriétaire avec Benoit Fichault. « D’ici une semaine ou deux, on devrait être en mesure de faire le même volume, peut-être sur une plus longue période. » Au niveau des ventes de voitures, c’est l’incertitude. « Ce qui est un peu difficile, dans l’automobile, c’est que décembre, janvier et février sont des mois très tranquilles, où on se creuse un trou, si on peut dire. Mars, avril, mai c’est des mois qu’on récupère. Est-ce qu’on va récupérer en juin, juillet ? Est-ce que les gens qui ont perdu un mois, un mois et demi, deux mois de salaire vont être enclins à s’acheter un nouveau véhicule ? Je n’ai pas de réponse », observe M. Hudon. La situation constitue du jamais vu auparavant, rappelle-t-il. Et, d’ici la reprise complète des activités, un grand enjeu se présente. « On a l’inventaire pour faire face à la vague du printemps qu’on n’a pas. Alors on paye de l’intérêt sur ses autos-là qu’on ne peut même pas vendre. C’est de l’argent qui dort. Présentement, ce qui m’inquiète le plus, comme à peu près toutes les business, c’est la liquidité », confie Stéphane Hudon. « Je ne veux pas me plaindre parce que tout le monde est comme ça, même personnellement », précise-t-il. Il affirme que la subvention fédérale de 75 % des salaires va « limiter les pertes ». Sans blâmer le gouvernement, dit-il, « étant donné le volume » de demandes,  il s’attend à recevoir l’aide promise dans huit semaines. « Pendant huit semaines, on va payer des gens avec des revenus moindres. On va devoir avancer de l’argent, puiser dans les liquidités pour, après ça, se faire rembourser. Il reste qu’il y a une période de deux mois où il faut avancer, avancer. C’est ça ma plus grosse inquiétude présentement », affirme M. Hudon. Concernant la distanciation sociale et la désinfection, des mesures ont été mises en place conformément aux directives comme une station de lavage de main à l’entrée du commerce, des postes de travail éloignés les uns des autres et l’invitation faite aux clients de ne pas attendre leur véhicule sur place.   https://www.dailymotion.com/video/x7tjngl     https://www.dailymotion.com/video/x7tf4er   https://www.dailymotion.com/video/x7tjnfb