Actualités
Société

De la Roumanie à Châteauguay : un immigrant raconte son incroyable périple vers le Canada

le mercredi 04 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 04 novembre 2015
Par Patricia Blackburn

pblackburn@gravitemedia.com

«C’est anormal qu’il y ait toutes ces barrières et tant de différences entre les peuples», pense Virgil Serban, un immigrant roumain arrivé à Châteauguay il y a une dizaine d’années après un incroyable périple d’allers et de retours à travers les frontières européennes.

Ne voyant aucun avenir possible dans son pays d’origine, M. Serban était décidé, dans les années 1970, alors qu’il avait 18 ans, à traverser illégalement les frontières pour gagner le Canada. Ce pays était, dans son esprit, l’endroit qui lui permettrait d’obtenir le bonheur qu’il recherchait. Ce n’est qu’après plusieurs tentatives, plus d’une dizaine –lui-même ne peut plus les compter- qu’il est parvenu à atteindre d’abord la France, où il a obtenu un permis de résidence. Ensuite le Canada, plus spécifiquement Châteauguay, où il s’est installé avec sa famille en 2005. Son parcours est si étonnant que tous les gens qui le connaissent lui ont suggéré de s’en inspirer pour écrire un livre. «Je n’ai jamais vraiment pris ces recommandations au sérieux. Mais un jour, j’ai eu une vision exacte de ce que je voulais écrire et je l’ai fait», raconte-t-il. Persévérance Guidé par une foi profonde et par la volonté de trouver une certaine justice, puisqu’il croyait que le bonheur ne devait pas être réservé qu’aux autres, le jeune Roumain a progressivement démystifié les secrets de ces «passeurs», qui savent dénicher les failles des frontières pour aider des gens à les traverser clandestinement. Le récit de son parcours est prenant. «Je crois que je suis arrivé à atteindre mon objectif parce que je n’ai jamais abandonné», pense-t-il en admettant être passé à deux doigts de ne jamais y parvenir. Nouveau défi Le statut de M. Serban est aujourd’hui inverse à ce qu’il était au départ. «J’ai la citoyenneté roumaine, française et canadienne. J’ai gagné une liberté frontalière : je peux vivre où je veux. Mais c’est ici que je me sens vraiment chez-nous», dit-il avec quiétude. Mais l’aventure est loin d’être terminée pour autant. Étant une personne de défis, il s’en est fixé un nouveau : celui d’adapter son livre au cinéma. Et de jouer son propre rôle si son scénario est porté à l’écran. Il suit depuis quelques années des cours d’acteur et espère arriver à atteindre ce nouvel objectif. «Ça risque d’être plus dur, cette fois. Avec mon accent roumain...», lance-t-il à la blague. Son livre, Le chemin d’un immigrant roumain. Le véritable clé vers le succès parfait est disponible en librairie. L’auteur sera également au Salon du livre de Montréal le 20 novembre. À lire aussi : au sujet de la crise des réfugiés syriens