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De la zoothérapie pour aider les ados

le mercredi 12 mai 2021
Modifié à 16 h 49 min le 12 mai 2021
Par David Daigle, Le Courrier du Sud, Initiative de journalisme local

ddaigle@gravitemedia.com

L’École secondaire Howard S. Billings à Châteauguay compte depuis le mois de mars des membres à quatre pattes au sein de sa communauté. Zoé et Jack sont quelques-uns des animaux de compagnie qui visitent régulièrement les élèves et le personnel de l’école pour les aider à gérer des moments difficiles. Chaque semaine, une cinquantaine d’élèves passe du temps avec des chiens, des lapins et même une tourterelle. Les séances de zoothérapie, individuelles et en groupe, apportent un appui aux élèves qui souffrent de stress ou d’angoisse. «Je me sens plus enthousiaste d'aller à l'école le mercredi parce que je sais que j'ai la chance de voir Zoé, indique Jae Davidson, une élève de 2e secondaire, pendant qu’elle caresse la tête de la golden retriever de quatre ans. Ça calme vraiment mon anxiété». Ava Larin, une élève de 3e secondaire, dit aussi se sentir plus heureuse et plus calme. À travers des activités avec les animaux, les intervenants créent des liens avec les jeunes pour mieux comprendre leur réalité. Ils travaillent en collaboration avec d’autres professionnels du milieu scolaire, comme les travailleurs sociaux, les enseignants et les éducateurs. Grâce à la connexion avec les animaux, des jeunes arrivent à s’ouvrir plus aux autres. «[La zoothérapie] augmente l'estime de soi, je trouve que cela brise l'isolement, ils sont moins introvertis, explique Sonia Iaboni, la coordinatrice du programme.  On voit une interaction plus positive et ils se sont également fait des amis. Ils se sont en quelque sorte croisés, ils ont parlé de leur expérience». Elle remarque aussi que les élèves sont plus motivés. «Certains des élèves que nous avons choisis  pour participer à ce programme étaient des élèves qui ne venaient pas à l'école, et dès que [les animaux] ont commencé à venir, leurs présences ont augmenté», dit-elle. Plus de besoins pendant la pandémie À Howard S. Billings, le programme était initialement prévu pour la période d’examens de l’année dernière, mais avait été mis en pause à cause de la COVID-19. Le personnel de l’école s’est rapidement rendu compte que la pandémie était une grande source de difficulté pour les ados. «Nous avons remarqué une telle augmentation du nombre d’élèves souffrant d’anxiété qu’il fallait qu’on fasse quelque chose», indique Sandra Grant, qui travaille dans l’équipe d’éducation individuelle. Les séances de zoothérapie ont finalement commencé après la Semaine de relâche avec Guylaine Normandeau, directrice de l'Institut de zoothérapie du Québec-International, Chantal Pion, une stagiaire, et Donna Rossi, une intervenante du Centre d’apprentissage. [caption id="attachment_103958" align="alignnone" width="444"] Donna Rossi et son chien Jack Daniels. «Il n’a qu’un œil. Je pense que ça aide les enfants à ne pas se sentir seuls», indique l’intervenante. (Photo : Le Soleil - Denis Germain)[/caption] Nommer les émotions Selon Mme Normandeau, qui travaille dans le domaine depuis 30 ans, le besoin est devenu énorme avec le stress de cette dernière année. «Une des raisons c’est que les jeunes ne trouvent pas les mots exacts à la souffrance qu’ils vivent, dit-elle. L’animal nous permet de les aider à dire les mots qu’ils n’arrivent pas à dire, justement. Ce sont de choses qui sont dites simplement. Ce qui est intéressant, c’est que les jeunes ne sont pas à la   défensive à ce moment-là, donc les choses viennent toutes seules, naturellement».