Opinion

Défi sans alcool: 28 jours pour réfléchir

le mercredi 01 mars 2023
Modifié à 12 h 10 min le 01 mars 2023
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

Santé Canada a octroyé 1,5M$ au CCDUS pour travailler sur les nouvelles normes de consommation. (Photo Pixabay)

Près d’un Québécois sur cinq a eu l'intention de relever le Défi 28 jours sans alcool en février et j’en fais partie. Moi qui bois une bière par jour, je me suis demandé s’il était temps de revoir ma consommation.

Cette remise en question est survenue lorsque le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) a émis de nouvelles recommandations sur la consommation d’alcool. Les données qui dataient de 2011 stipulaient qu’il était préférable de se limiter à un verre par jour. Maintenant, il faudrait se restreindre d’un à deux verres par semaine pour les hommes. À noter que Santé Canada ne s’est toujours pas prononcée sur ces recommandations.

Je ne me considère pas comme dépendant à l’alcool. J’ai donc réussi à passer à travers le défi. Toutefois, lorsqu’est venu le temps de commencer mon aventure, j’ai remarqué qu’il était difficile de briser ma routine. J’étais habitué depuis un certain temps à boire une bière au souper. Dans les premiers jours, je devais me rappeler à plusieurs reprises que je devais m’abstenir.

C’était également difficile lors des journées spéciales comme le Super Bowl en famille ou pendant ma semaine de vacances, mais j’y suis parvenu.

Mesurer l’importance

Ces 28 jours sont aussi un bon prétexte pour réfléchir sur l’importance à l’alcool dans nos vies, comme le mentionne Geneviève Desautels, directrice générale d’Éduc’alcool.

«C’est de s’observer durant le défi et de voir comment on a travaillé pour arriver au bout, plaide-t-elle. C’est de se demander si on va maintenir nos saines habitudes de vie. C'est sûr qu'on souhaite que ça se poursuive au-delà du Défi 28 jours.»

Elle ajoute qu’il est toujours plus facile de passer au travers du défi avec d’autres personnes qui ont le même objectif.

«Comme dans n’importe quel défi, c’est motivant quand on est en groupe, estime-t-elle. La question qu’on doit se poser par contre, c’est si on fait ça pour nous-même ou pour les autres.»

J’approuve. Plusieurs de mes amis et collègues ont participé avec moi et c’était toujours agréable d’échanger avec eux ou de s’encourager à continuer.

Le plus dur sera de voir ce qu’il se passera au 1er mars. Est-ce que je reprendrai ma consommation habituelle?

Je me sens plus d’attaque qu’au début, puisque j’ai constaté que j’étais capable de passer au travers. Je me donne donc comme second défi de seulement boire en compagnie de mes amis ou de ma famille. Car après tout, on aime tous prendre un verre pour célébrer!

Pour chacun, la consommation d’alcool reste un choix personnel. Si bien que deux tiers des Québécois maintiendront leur consommation d’alcool en 2023, selon la Fondation Jean Lapointe, l’organisme responsable du Défi 28 jours sans alcool. Cependant, 17% des habitants de la province affirment qu’ils diminueront leur consommation d’alcool et 5% s’abstiendront totalement cette année.

«Le risque zéro n’existe pas, mais il n’y a pas de consommation sans risque.»

-Geneviève Desautels, directrice générale d’Éduc’alcool