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Des carottes au printemps

le samedi 10 avril 2021
Modifié à 9 h 20 min le 12 mars 2021
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

L’agriculture se réinvente. Les étudiants du cours de production horticole au Centre de formation professionnelle des Moissons-et-Pointe-du-Lac expérimentent le principe du bio intensif. Ce qui devrait leur permettre de récolter des carottes aussi tôt qu’au printemps à Beauharnois. Pour l’enseignant Jessy Leduc, le bio intensif représente l’avenir en agriculture. En décembre, ses étudiants ont fabriqué une serre mobile avec des matériaux recyclés et des techniques de base en soudure. Celle-ci a été installée dans le champ adjacent aux locaux de classe. «Les élèves se sont inspirés d’Elliott Coleman qui est la référence en la matière, explique l’enseignant. Celui-ci fait pousser des légumes avec cette technique au Maine. Les élèves sont curieux et ont décidé d’essayer la technique.» Ce type de serre permet d’étirer les saisons. Sous l’ancien abri Tempo, les semences de carottes ont été plantées dans la terre à la fin du mois de février. Il s’agit d’un légume résistant qui est également long à pousser. «Elles devraient sortir en mai, soutient M. Leduc. Le soleil est assez fort. La température monte parfois à 30 °C, tu ressens la chaleur au sol. » L’idée est de garder un niveau d’utilisation élevée du sol. Ce qui permet de rallonger les périodes. Lorsque le climat le permettra, la serre mobile sera légèrement déplacée pour permettre de planter des radis. La plupart des légumes verts, tels le kale ou les épinards, seraient appropriés pour le bio intensif. «Avec la motivation des élèves, ce n’est pas bien long que les projets se déploient, assure l’enseignant. On aimerait rajouter une deuxième serre mobile prochainement. https://www.dailymotion.com/video/x7zw87m Une technologie unique Plus loin les serres régulières permettent déjà de cueillir des tomates. «On a parti les plants à l’automne, avec des jours courts, mentionne Amélie Lessard, enseignante en production horticole. Pour ce qui est des tomates, on pratique une culture qui permet les erreurs afin que les élèves apprennent. » Des moustiques ont été introduits dans la serre biologique, ce qui force les étudiants à trouver des solutions. Plus loin, des étudiants plantaient des concombres libanais dans la fibre de coco. Une approche différente qui devrait permettre de récolter un grand nombre de légumes dans quatre semaines. Les serres écoles du Centre des Moissons sont dotées depuis le début de l’année scolaire de l’outil technologique Maximus. Il s’agit d’une gestion de climatisation de précision révolutionnaire. À l’aide d’un panneau de contrôle, ou avec l’application sur un cellulaire, il est possible de gérer de nombreux éléments qui vont de l’ouverture des volets, de l’éclairage, la température ou l’humidité. Il s’agit du premier CFP à expérimenter cette technologie qui est de plus en plus répandue dans le milieu agricole. Auto-suffisance alimentaire Depuis quelques années, un mouvement favorable envers les cultures maraîchères s’opère. «Les gens ont peur de manquer de nourriture et il faut y voir, indique M. Leduc. Les gens ont aussi le goût de savoir d’où leurs produits viennent. Et il n’y a rien comme un légume qui goûte le soleil !» Le directeur Marc Brichau constate également que le concept d’indépendance alimentaire prend plus d’importance. D’ailleurs, les cohortes sont bonnes depuis cinq ans aux différentes formations offertes à Beauharnois et son école satellite à Saint-Chrysostome. Des étudiants passionnés prêts à nourrir leur soif de savoir.