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Des élèves de LPP revenus du Guatemala en catastrophe

le jeudi 19 mars 2020
Modifié à 14 h 42 min le 21 mars 2020
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

La COVID-19 a bousillé le voyage humanitaire au Guatemala auquel des finissants de l’école Louis-Philippe-Paré ont rêvé pendant des mois. Arrivé à destination, le groupe a appris qu'il devait rentrer à la maison. Ce fut toute une aventure. Mère de l’un des voyageurs, Isabel Julien a vécu des heures de suspense dignes d'Hollywood. Elle donne un coup de chapeau aux autorités scolaires qui ont ramené le groupe de 55 jeunes de 16 ou 17 ans à bon port. « Ils sont partis avant le gros de la crise. Ils avaient appelé pour savoir si on pouvait partir. L’assurance a dit oui parce que le Guatemala n’était pas dans la liste des pays dangereux », explique la citoyenne de Châteauguay. Plan A, B, C… Le groupe a débarqué au Guatemala le 12 mars. Alors qu'il était en vol, la Commission scolaire et le ministère de l’Éducation ont commandé le retour. «À ce moment-là, avoir un vol, c’était déjà compliqué. On a fait un plan A, plan B, plan C », raconte Mme Julien. Des itinéraires envisagés par Antigua puis le Mexique n’ont pas fonctionné. « Comme un jeune revenait d’Europe, mon fils, les États-Unis ne les acceptaient pas », confie Isabel Julien. « Le problème c’est que les frontières fermaient à minuit. Ils devaient trouver un vol avant minuit », souligne-t-elle. Ils se sont finalement envolés le 16 mars à 23h. Une heure avant la barre fatidique. Porte-parole de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries, qui a organisé le retour, Hélène Dumais relate : « Nous devions quitter le plus vite possible, mais il n’y avait plus aucun vol possible. La directrice adjointe de l’école Louis-Philippe-Paré, Mme Geneviève Allaire, a trouvé un avion nolisé (Nolinor) et, soutenue par les services administratifs de la CSDGS, l’entente a rapidement été finalisée. Et le go au transporteur a été donné. » [caption id="attachment_77849" align="alignright" width="444"] L’avion qui a ramené le groupe. L’appareil porte les couleurs des Alouettes mais appartient à Nolinor. (Photo gracieuseté Nolinor)[/caption] Le ciel n’était pas dégagé pour autant. « Durant cette journée, les plans de vol ont changé plusieurs fois, souligne Mme Dumais, mais nous avons fini par rapatrier nos jeunes et les enseignants grâce au travail de notre directrice adjointe et de la CSDGS qui n’ont rien négligé pour rapatrier les élèves et les enseignants juste à temps. Toutes les personnes impliquées dans le retour des élèves et des enseignants ont effectué un travail exceptionnel! » Isabel Julien, qui attendait son fils impatiemment à Châteauguay, approuve. « Les cinq accompagnateurs ont fait un travail spectaculaire, apprécie-t-elle. La direction de l’école aussi. Mme Geneviève Allaire, directrice adjointe de LPP, qui nous a tenus au courant de toutes les nouvelles heure par heure. » La mère est « contente que les jeunes soient revenus ». « Surtout avec ce qu’on a entendu aujourd’hui, tout est fermé, donc il y a des gens qui sont pris là-bas », observe Isabel Julien. 280 000 $ La Commission scolaire assume les frais de l’opération qui atteignent 280 000 $. « Bien entendu, nous évaluerons les différentes options quant aux éventuels programmes gouvernementaux pour nous soutenir », fait part Hélène Dumais. Deux ans de préparatifs L’aventure des élèves a commencé il y a deux ans. Ils ont alors été sélectionnés pour le voyage. La première année a été consacrée à faire toutes sortes de levées de fonds pour contribuer au financement du périple. Ils devaient amasser 2000 $ US. [caption id="attachment_77851" align="alignright" width="444"] Une partie du groupe au départ. (Photo gracieuseté Isabel Julien)[/caption] Pendant leur séjour de 10 jours au Guatemala, leur mission aurait consisté à refaire la terrasse en béton et aménager un jardin pour la culture d’un centre pour personnes handicapées. « Le centre permet aux personnes ayant un handicap d’apprendre un métier et de devenir autonomes », note Mme Dumais. « Le but premier du voyage humanitaire est de déstabiliser l’élève, de lui faire prendre conscience de la chance qu’il a et de remettre en question ses valeurs, ses priorités et son mode de vie », détaille la porte-parole. « L’ouverture aux autres et le partage avec une nouvelle communauté sont les aspects les plus importants du voyage. Ce voyage permet d’échanger et de recevoir. » Consignes suivis en famille [caption id="attachment_77850" align="alignleft" width="444"] Isabel Julien continue à pratiquer la course à pied.[/caption] Comment la famille compose-t-elle avec la Covid-19, maintenant réunie à Châteauguay ? « On revient d’Europe, alors on était déjà en isolation. On travaille de la maison moi et mon conjoint depuis une semaine. Les deux autres enfants n’ont pas d’école. On minimise vraiment les sorties. Je cours, c’est la seule sortie que je fais parce que je suis toute seule. Ça me fait du bien à ma tête. Ça nous permet de vivre normalement. », a fait part Mme Julien, qui a accepté d’accorder une entrevue au représentant du journal qui l’a croisée par hasard lors d’une sortie de course. « Mais sinon, on reste à la maison. Il n’y a pas d’amis qui entrent à la maison. On se lave les mains. On suit vraiment les consignes et je pense que tout le monde doit les suivre si on ne veut pas arriver comme l’Italie. L’Italie en ce moment c’est grave », conclut Isabel Julien. [caption id="attachment_77845" align="alignnone" width="4032"] Les élèves à destination avec les gens du village où ils devaient effectuer des travaux. Photo gracieuseté Isabel Julien[/caption]

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