COVID-19

Des enseignants de la formation professionnelle au front dans les CHSLD

le mercredi 29 avril 2020
Modifié à 10 h 35 min le 29 avril 2020
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Fanny Cusson prête main-forte dans un CHSLD de la région depuis la mi-mars, soit un mois avant l’appel à l’aide du gouvernement pour pallier la pénurie de personnel. L’enseignante à l’École de formation professionnelle de Châteauguay travaille sur le terrain d’ici à ce que les cours reprennent. Le lundi suivant la fermeture des écoles en raison de la pandémie, Mme Cusson était déjà à l’œuvre au CHSLD où elle travaillait avant qu’elle ne se consacre à l’enseignement à temps plein. «J’ai gardé contact avec mes anciens collègues et je savais qu'ils avaient besoin d’aide. Ça allait de soi pour moi», raconte celle qui enseigne l’assistance à la personne en établissement de santé et à domicile depuis trois ans. L’infirmière auxiliaire travaille de trois à quatre jours par semaine, ainsi qu’une fin de semaine sur deux. Elle prend les signes vitaux de ses patients, s’assure de la prise de leurs médicaments et veille sur l’utilisation des sondes, notamment. En date du 28 avril, aucun cas de COVID-19 n’a été recensé dans l’établissement de santé où elle se trouve. Les craintes ne disparaissent pas pour autant, fait remarquer Mme Cusson, qui préfère taire le nom du CHSLD où elle oeuvre. Ce dernier est sur le territoire du CISSS de la Montérégie-Ouest, précise-t-elle. «Ce virus est un ennemi invisible, puisqu’on ne le voit pas. Ce n’est pas une tache qui laisse des traces», illustre l’infirmière. Dans ce contexte, cette dernière et l’équipe qui l’entoure doivent expliquer aux résidents pourquoi ils sont vêtus d’équipements de protection pour leur prodiguer des soins. «Le personnel s’entraide énormément. Ce sont des gens de cœur. Tout le monde est précieux en ce moment», dit-elle. Fière de ses étudiants L’enseignante se dit particulièrement fière de savoir que ses étudiants, dont les cours ont été suspendus, prêtent main-forte du mieux qu’ils le peuvent. «Ils travaillent comme aides de service. Par exemple, ils transportent des chariots de nourriture ou de l’équipement», explique leur professeure. Quasiment tous les étudiants de ses cohortes ont levé la main pour aider, souligne-t-elle. «Aucun stage ne va remplacer l’expérience qu’ils sont en train d’acquérir sur le terrain en ce moment», affirme-t-elle. À son grand bonheur, l’infirmière constate que ses cohortes sont toujours hétéroclites. L’âge et le niveau de scolarité ne sont pas un frein pour ceux qui choisissent ce métier. «Nous avons des personnes très jeunes, alors que d’autres en sont à une deuxième ou troisième réorientation de carrière, mentionne-t-elle. Leurs échanges sont très beaux. C’est le mélange parfait, selon moi.» Professeurs et élèves en renfort Deux des collègues de Fanny Cusson au programme Assistance à la personne en établissement de santé et à domicile à l’École de formation professionnelle de Châteauguay sont aussi au front, rapporte Hélène Dumais, responsable des communications à la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries. De plus, cinq enseignants d’autres programmes et sept techniciens en éducation spécialisée ont été déployés dans le réseau de la santé temporairement. Huit élèves des programmes Assistance dentaire et Assistance technique en pharmacie, notamment, complètent le bataillon. «Aussi, nous avons mis à la disposition du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO) des espaces de l’École professionnelle de Châteauguay, afin d’opérer une clinique désignée d’évaluation médicale de tout patient qui désire une consultation médicale de première ligne et qui présente des symptômes s’apparentant à ceux de la COVID‑19», ajoute Mme Dumais.