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Des femmes aussi éprouvées par la crise du logement

le dimanche 07 mars 2021
Modifié à 8 h 11 min le 08 mars 2021
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

« On vit une double crise qui frappe plus les femmes. La pandémie et la crise du logement. C’est vraiment une recette perdante. » À lire aussi : La pandémie frappe plus durement les femmes Le directeur général de l’Office municipal d’habitation (OMH) de Châteauguay qui tient ses propos précise qu’il ne possède pas de données scientifiques sur le sujet. « C’est ce qu’on perçoit sur le terrain », affirme Bertrand Loiselle. Il observe que les femmes sont majoritaires parmi les locataires et les requérantes de logements sociaux. Directrice générale du Quartier des femmes à Châteauguay, Gabrielle Juneau abonde dans le même sens. « Notre région est marquée par une difficulté d’accès aux logements sociaux ou encore à des logements à des coûts raisonnables. Les coûts des logements dans la région de Châteauguay n’ont fait qu’augmenter de façon impressionnante dans les dernières années. Ainsi, bon nombre de femmes font appel à nous, car elles n’arrivent pas à se loger convenablement, et ce, même si elles sont des professionnelles », affirme-t-elle. [caption id="attachment_100402" align="alignleft" width="444"] Agente de location à l’OMH de Châteauguay, Stéphanie Lizotte s’est occupée de la ligne d’urgence une bonne partie de l’été dernier. Elle est aussi en première ligne des appels que reçoit l’OMH en matière de violence conjugale, qui sont priorisés sur la liste d’attente. (Photo gracieuseté)[/caption] La pénurie de logement sévit depuis deux ou trois ans dans la région, indique Bertrand Loiselle, et elle a connu un épisode « vraiment difficile » à l’été 2020. « Entre juin et septembre, 80 ménages ont appelé la ligne d’urgence de la MRC de Roussillon pour trouver un logement. C’étaient des femmes pour la majorité », fait-il part. Bons emplois Parmi les femmes qui se retrouvent en difficulté de se loger, plusieurs ont « de bons emplois », constate Bertrand Loiselle. « Il n’y a pas seulement des gens démunis. Des femmes ont 45 000 $ de revenus par année et ne sont pas capables de trouver un logement. C’est incroyable », déplore-t-il. Parmi les exemples, il mentionne des femmes qui doivent se loger après une rupture. Souvent, observe-t-il, c’est l’homme qui garde le logement ou la maison car le bail ou la propriété est à son nom. Les femmes gagnent souvent moins que leur conjoint et gardent les enfants, ce qui implique de trouver un logement plus grand, dit M. Loiselle. « Elles pouvaient payer un loyer de 800 $ à deux et là elles se retrouvent devant des loyers de 1000 $, 1200 $ et 1400 $ à assumer seules. Ç’a n’a aucun bon sens ! » lance-t-il. « Avec une part importante de leurs revenus consacrés au logement, les femmes ne peuvent pas participer à la relance de l’économie », fait valoir le directeur général de l’OMH de Châteauguay.