chronique
COVID-19

Des jeunes et leurs parents à réconforter

le vendredi 20 mars 2020
Modifié à 15 h 01 min le 21 mars 2020
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

À la suite de mon reportage sur ces jeunes de LPP qui ont vu le rêve qu'il préparait depuis deux ans bousillé par la COVID-19, des gens se permettent des critiques virulentes à l'égard du groupe et des organisateurs. "Ma fille a plein d’amis dans ce groupe qui se font «détruire » sur les réseaux sociaux suite à différentes parutions dans les médias. C’est triste", se désole une maman. J'aimerais préciser ici que j'ai énormément d'empathie pour ces jeunes, leur famille, les profs. Ces gens qui se sont démenés pour amasser des sous. Qui se sont bien préparés à faire une mission humanitaire, à aider. Je les imagine anxieux le jour du départ. Ils avaient un doute. Les responsables ont pris la peine de vérifier. C'était le 12 mars. Personne ne pouvait prédire la cascade d'événements qui allait suivre. L'assurance qui évalue sérieusement les risques a donné le ok. J'imagine les jeunes soulagés, heureux. Tellement. Ils partent. La situation s'aggrave. La Commission scolaire commande le retour à la maison alors qu'ils sont en vol. Cette décision devait être déchirante. Elle était aussi clairvoyante. Pour avoir dû un moment donné trouver un vol pour revenir OPC au Canada à partir de Cuba, je sais à quel point ça peut être difficile, infernal et stressant. Ces braves jeunes ont vu leur rêve virer au cauchemar. C'est infiniment triste. J'ai rapporté la terrible mésaventure en pensant que les gens témoigneraient de l'empathie. Seraient soulagés que nos concitoyens aient été rapatriés sains et saufs alors que d'autres Canadiens sont encore coincés au Guatemala ou ailleurs sur terre. J'ai aussi écrit cette histoire pour la conserver dans la mémoire collective. Et des familles. C'est du jamais vu. Tristement historique. J'espère avoir de l'espace dans l'édition papier pour publier la photo de groupe pour qu'un jour, ceux qui y figurent la montrent à leurs enfants et petits-enfants. Merci infiniment de me l'avoir fournie. Et je vous souhaite de pouvoir un jour répéter l'expérience.


J'ajouterais ceci : en plus de voir leur rêve brisé, les adolescents, qui sont à une période de la vie où le groupe est très important, se retrouvent isolés. Leurs proches et des aînés aussi. Actuellement, on a besoin de prudence mais aussi d'un élément essentiel à la santé mentale : du réconfort. J'espère que ces quelques lignes en apporteront à ce groupe de jeunes admirables et leurs familles, qui traversent, comme nous tous, une grande période d'anxiété.