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Des manquements liés à l'interprétation des règlements

le mercredi 16 septembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 16 septembre 2015
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

«Quand je lis les manquements de mon CPE, je me dis que je n'enverrais jamais mes enfants-là !», lance Stéphane Cadieux, directeur général du CPE Cachalot à Châteauguay.

Le site internet du ministère de la Famille indique que le CPE en question a été inspecté le 30 septembre 2011 et que 38 manquements y ont été constatés sur 255 éléments vérifiés. Tout était corrigé 10 mois plus tard.

Le cas n'est pas unique. Selon les données colligées par TC Media, la presque totalité des garderies de la province affichent plusieurs manquements lors d'inspections menées depuis cinq ans.

Selon M. Cadieux, certaines lacunes parmi les plus répandues sont dues à l'interprétation des règlements à la suite de la création de la Direction des inspections en 2010-2011.

Les détergents sous le lavabo

Par exemple, beaucoup de CPE ont été pris en défaut pour ne pas avoir rangé adéquatement les produits toxiques d'entretien ménager. «Le règlement dit que les produits doivent être placés hors de la portée des enfants et sous clé. Plusieurs plaçaient donc les produits sous le lavabo sous clé. L'inspecteur nous a dit que les produits devaient être inatteignables par l'enfant. Nous les avons donc placés en haut dans une armoire», illustre le directeur général.

Lipstick et calamine

D'autres manquements courants concernent les médicaments. À ce chapitre, Stéphane Cadieux laisse entendre que la notion de médicaments était large, ce qui a occasionné plusieurs manquements, et qu'elle a ensuite été restreinte. «Auparavant, on n'avait pas le droit de donner du Lipstick ni de crème pour les mains comme de la calamine sans prescription. Ils ont assoupli ça. On peut maintenant donner de la calamine. Ça n'avait pas de bon sens», dit-il.

Mais encore aujourd'hui, ajoute-t-il, le Polysporin n'est pas autorisé sans prescription.

10 mois pour corriger

Les manquements relevés en septembre 2011 au CPE Cachalot étaient tous corrigés le 24 juillet 2012, selon le site du ministère. M. Cadieux assure qu'il n'a pas fallu 10 mois pour rectifier le tir. «Ils ont indiqué la date où l'inspecteur est revenu sur place mais les corrections ont été faites avant. Ça s'est fait dans les deux semaines qui ont suivi», assure-t-il.

Le directeur général approuve les inspections. «Le but, c'est de s'améliorer», considère-t-il. Mais les manquements publiés sur le site du ministère doivent «être pris avec un grain de sel», dit-il.