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Des mouettes au chant «infernal»

le mardi 18 juin 2019
Modifié à 9 h 17 min le 18 juin 2019
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

Des personnes retraitées en quête de tranquillité ne sont pas très choyées depuis quelques mois sur la rue Tougas à Salaberry-de-Valleyfield. Alors que c’est le calme-plat à l’intérieur de la résidence pour aînés du «Réseau Sélection», un complexe de 10 étages qui a été inauguré l’automne dernier, une pollution par le bruit monopolise les pourtours de l’édifice à l’extérieur. C’est que les résidents dont le balcon donne sur les terrains appartenant à la compagnie de transport «C.A.T. inc.» ont droit à un concert gratuit mais pour le moins cacophonique de «mouettes» en gestation. Les goélands à bec cerclé, de leur vrai nom, occupent par centaines le haut d’une montagne de roches et de débris laissés érigée à la suite de la démolition des anciens bâtiments de Dominion Textile. Ces oiseaux couvent en hauteur et il y a eu naissance massive de «bébés mouettes» depuis mars dernier. Pour les voisins, le son infernal et constant produit par les goélands est devenu intolérable. «On les entend sans arrêt, jour et nuit. Il faut absolument fermer nos fenêtres la nuit pour être en mesure de dormir», déplore Richard Major, un retraité de la construction qui a emménagé avec sa conjointe dans un appartement du 7e étage en décembre dernier.
Du haut d’un balcon du 7e étage à la résidence pour personnes retraitées «Réseau Sélection», sur la rue Tougas, le son infernal produit par les cris des goélands est intolérable. (Photo: Denis Bourbonnais)
Selon ce que le Campivallensien a pu apprendre, les oiseaux membres de la famille des laridés ne quitteront pas les lieux avant septembre prochain, le temps que les oisillons arrivent à maturité. M. Major s’est adressé à la Ville pour signaler le problème et puisque le terrain appartient à une entreprise privée, les autorités municipales ont dû confier le dossier au ministère de l’Environnement. Mardi, le plaignant dit avoir compté quelque 160 «bébés» et il estime à environ 500 le nombre de mouettes qui ont envahi l’emplacement situé à proximité du boulevard Mgr Langlois. Pas très loin, on peut voir depuis le balcon du 7e étage que le toit des commerces «Super C» et «Bureau en Gros» est occupé en masse par la même espèce d’oiseaux. Au magasin Canadian Tire Valleyfield, voisin immédiat de la «Résidence Sélection», cette problématique a été réglée il y a 10 ans avec l’installation d’un système de lignes à pêche avec des poteaux, ce qui empêche les mouettes de se poser.
Richard Major, un retraité de la construction qui a élu résidence sur la rue Tougas, affirme que les centaines de mouettes font un bruit sans arrêt, jour et nuit. (Photo: Denis Bourbonnais)
Récemment, des faucons pèlerins ont survolé le site à basse voltige pour effaroucher les goélands. Dès le lendemain, la population de mouettes état aussi nombreuse sur la butte d’une hauteur de quelque 15 mètres et longue de plusieurs dizaines de mètres. Il appert que les goélands couvaient auparavant sur le toit des bâtiments désaffectés de l’ancienne Filature Salaberry et ils ont élu résidence sur les restes de l’usine de textile après la démolition. «J’aime bien la musique, mais pas ce style musical», a ironisé Richard Major. Sur le site web «Faune et flore du pays» de la Fédération canadienne de faune, on peut lire que les goélands à bec cerclé sont des parents compétents dont 80% des œufs pondus vont éclore. «Cette espèce d’oiseaux connaît actuellement une explosion démographique qui cause divers problèmes de gestion», valide l’organisme fédéral.