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Des parents indemnisés par l’hôpital de LaSalle et une médecin

le mercredi 13 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 13 mai 2015
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Sept ans après la naissance de leur fille Phébé, atteinte de paralysie cérébrale, Stéphane Mantha et Marie-Ève Laurendeau seront indemnisés par l’hôpital de LaSalle et la médecin de garde lors de l’accouchement.

Les parents de Phébé poursuivaient le centre hospitalier de LaSalle et la docteure Nathalie Girouard pour dommages et intérêts-responsabilité médicale à la suite de l’accouchement difficile de leur fille le 5 novembre 2007. «Sans pour autant admettre leur responsabilité, le Centre hospitalier de LaSalle et la Dre Nathalie Girouard reconnaissent qu’il y a eu erreur professionnelle et ont convenu d’indemniser les demandeurs», écrit le juge de la Cour supérieure Jean-François Michaud.  L’hôpital et la médecin demandaient au Tribunal de déterminer la responsabilité de chacun dans cette affaire, car la médecin jetait le blâme sur les infirmières qui l’auraient induite en erreur tandis que l’hôpital considérait plutôt que Dre Girouard avait sous-estimé l’importance des informations transmises par les infirmières. L’hôpital et la médecin sont responsables à 50 % chacun, a conclu le juge dans son jugement rendu le 5 mai.  Les parties impliquées dans cette affaire ont désiré garder confidentiel  le montant de l’indemnisation qui sera versée à la famille.

 Retour sur l’accouchement

La Châteauguoise Marie-Ève Laurendeau était suivie par une des médecins de l’hôpital de LaSalle pendant sa grossesse. Le 4 novembre 2007, enceinte de 40 semaines, elle se présente au centre hospitalier puisqu’elle a perdu ses eaux. Dès son admission à l’unité familiale, une infirmière la prend en charge et c’est la médecin de garde, Nathalie Girouard, qui devra voir à son accouchement. Cette dernière est à la maison et communique par téléphone avec l’infirmière qui s’occupe de Mme Laurendeau pour suivre l’évolution du travail. À un certain moment, la situation se complique. Un problème de communication entre l’infirmière Annick Thibault et Dre Nathalie Girouard a eu de graves conséquences pour le bébé. «Le problème réside dans le fait qu’elles n’ont pas la même compréhension de la gravité des décélérations (NDLR :du cœur du bébé). Leurs trop courts échanges et l’insuffisance d’information échangée entre elles ont créé un malentendu qui s’est prolongé jusqu’à l’accouchement. L’infirmière Thibault croyait avoir communiqué à la Dre Girouard une situation préoccupante alors que la Dre Girouard voyait les choses différemment», écrit le juge Michaud.

En plus de ce problème de communication, tant la médecin que les infirmières ont commis des fautes. La médecin aurait dû se présenter plus tôt à l’hôpital selon ce qu’elle savait de l’évolution du travail de Mme Laurendeau, conclut le juge. Quant à l’infirmière, elle a omis d’informer la médecin de certaines décélérations critiques du bébé. Ces erreurs ont eu pour effet de retarder la mise en place d’un accouchement par césarienne. À sa naissance, Phéné «ne respire pas, ne pleure pas, convulse et requiert une assistance respiratoire continue. Après quelques jours, Phébé respire sans le support ventilatoire, mais souffre de graves séquelles fonctionnelles et permanentes avec des capacités intellectuelles très limitées», indique le document de la Cour. Dans sa conclusion, le juge a souligné les importantes responsabilités que doivent assumer les professionnels de la santé. «Le Tribunal désire souligner que l’infirmière Thibault de même que la Dre Girouard se sont présentées comme des professionnelles compétentes, attentionnées et responsables. Malheureusement, cette affaire démontre que personne n’est à l’abri d’un tel drame», conclut le juge.

La responsable des communications de l’hôpital de LaSalle, Ève Blais a indiqué au Journal qu’elle ne pouvait commenter un cas en particulier. Elle a rappelé que l’Unité familiale des naissances était reconnue dans la province pour la qualité des soins prodigués.  Il y a près de 4000 accouchements par année dans cet établissement.