Opinion

Des sommets inestimables

le mercredi 21 octobre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 21 octobre 2015
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

C’est toujours amusant de se mettre au défi entre amis. On finit toujours par se rendre au sommet d’une montagne…

Mon amie Véronique et moi avions établi un objectif commun; celui de faire l’ascension de plusieurs monts québécois. Le premier, nous avions notre porteur d’eau, c’est-à-dire, un homme qui nous attendait tous les 50 mètres avec trois litres d’eau dans son sac à dos (mon conjoint s’était affecté à cette tâche). Le mont St-Hilaire est une bonne randonnée. Dans les bois, c’était une montée plutôt tranquille, jusqu’au moment où nous devions escalader quelques rochers avant d’atteindre le sommet. Le plus merveilleux de cette histoire était d’avoir une vue imprenable du Bouclier canadien. Qu’il est beau notre Québec! Quelques photos en guise de souvenir et hop! Nous descendions. Sur le chemin du retour, les discussions étaient plus animées puisque nous avions atteint l’ultime et la fierté nous envahissait. Cette sensation d’accomplissement était inexplicable, enfin, pour moi.

Je vous assure. La randonnée en montagne est un sport d’endurance. Il faut être ferré psychologiquement pour se rendre à quelque 400 mètres en altitude.

Au départ, nous n’avions pas comme objectif de parcourir les Montérégiennes en une journée…nous sommes tout de même réalistes. Mais le plus inattendu dans tout ce contexte est que nous nous imaginions que le mont Orford serait moins abrupt.

Sans répit ou presque

Au pied dudit dôme terrestre, toujours avec Véro, nous nous sommes posé de sérieuses questions sur la pente de départ. Est-ce que nous allions marcher en angle de 45 degrés tout au long? Est-ce que nous voulions vraiment célébrer les belles couleurs automnales en hauteur? Combien coûte un passage en téléphérique? Sur le site, nous avions évalué que notre départ pour se rendre au 853e mètre d’altitude serait quand même raide. On espérait qu’il y ait des moments de répit. Eh bien, non. Nos tendons d’Achille étaient en pleine extension pendant 5 km. On se questionnait, mais jamais nous n’avions l’idée d’arrêter. Aux alentours du 800e mètre, je me suis mouchée pour me rendre compte que je voulais arrêter, mais comme ma compagne était aussi dans le même bateau, elle m’a dit : «Ben non», essoufflée, disant de continuer. J’ai pris mon mouchoir à deux mains et j’ai envoyé un message très clair à mes ischio-jambiers. Puisque le but était de respirer l’air frais en haut du mont Orford, alors nous avons continué. J’appréciais. Le panorama me donnait foi en moi. Prochain itinéraire : mont Saint-Bruno, Rougemont, Saint-Grégoire, Yamaska, Shefford, Brome, nous ne reculerons pas!