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Des syndicats dénoncent le «bashing» dont ils se disent victimes

le mercredi 08 décembre 2021
Modifié à 8 h 34 min le 08 décembre 2021
Par Steve Martin

redactionsc@gravitemedia.com

(Photo : Le Soleil de Châteauguay - Archives)

Après une trêve durant la première année de la pandémie, le milieu syndical a retrouvé une certaine effervescence. Mais ce retour à l’action est accompagné d’une recrudescence de ce que le milieu considère être du dénigrement systémique, ou «syndicat bashing», de la part du gouvernement, mais aussi de certains journalistes ayant des tribunes bien en vue.

«C’est probablement conjoncturel, mais il existe depuis belle lurette une vague de fond dans certains pans de la société, croit le président du Syndicat de Champlain (CSQ), Jean-François Guilbault. Au cours des dernières semaines, ce mouvement a pris de la place dans l’espace public. Le gouvernement et certains médias ont pris un peu l’habitude de casser du sucre sur le dos des syndicats.»

Selon M. Guilbault, une des stratégies adoptées par le gouvernement durant les négociations serait de privilégier des groupes bénéficiant d’un certain capital de sympathie aux yeux du public au détriment d’autres travailleurs qu’il caractérise comme faisant partie de groupes plus «marginaux». En accordant, par exemple, des augmentations aux éducatrices des CPE en pleine période de négociations tout en ignorant du même souffle les demandes des employés de soutien.

«C’est du jamais vu dans la fonction publique, s’étonne le syndicaliste. On va toujours saluer ces initiatives qui touchent les travailleurs des milieux de la santé, de l’éducation, mais ça laisse de côté un bon nombre de personnes qui n’ont pas le même rapport de force.»

Jean-François Guilbault, président du Syndicat de Champlain (CSQ) (Photo : Gracieuseté)

Femmes solidaires

Le président croit en revanche que ces tentatives n’ont pas suffi à ébranler la solidarité qui unit les différents groupes impliqués dans des négociations parallèles.

«C'est un mouvement de solidarité, avance-t-il. Et j’irais plus loin en disant que c’est un mouvement de femmes solidaires. Même si la majorité des éducatrices en service de garde ont obtenu une augmentation de salaire importante, elles sentent qu’un mouvement de grève illimité est justifié parce qu’elles considèrent que ceux qui travaillent avec eux au quotidien sont des partenaires.»

Si le discours négatif à l’égard des syndicats peut miner le capital de sympathie dont jouissent certains groupes, la pénurie de main-d’œuvre a elle-aussi un impact sur l’actuel rapport de force entre les négociants.

«C’est d'ailleurs le fer de lance de nos revendications, ajoute M. Guilbault. On a voulu contribuer à trouver des solutions pour régler les problèmes de rétention de la main-d’œuvre et de recrutement, mais le gouvernement caquiste se limite à son agenda politique. C’est plus facile d’attaquer une organisation que des travailleurs qui vont aller voter…»