chronique
Opinion

Deux superhéros

le samedi 18 février 2017
Modifié à 0 h 00 min le 18 février 2017
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

J'ai eu le plaisir de rencontrer deux superhéros le jour de la Saint-Valentin. Une connue et l'autre inattendu.

J'ai couvert en matinée une conférence d'Hélène Dumais à l'école secondaire H. S. Billings, invitée à parler de ses exploits aux élèves à l'occasion de la Semaine de la persévérance scolaire. Aventurière hors norme, Mme Dumais a relevé des défis surhumains comme traverser la Floride en courant et marcher 80 km sac au dos sur la crête d'une chaîne de montagnes à Hawaii au péril de sa vie. Des prouesses qu'elle n'a pas accomplies en sifflotant. L'ultra athlète a tracé un parallèle entre ses défis et le parcours des superhéros comme Frodon et Spiderman, qui, a-t-elle expliqué, selon un chercheur, se décline en 12 étapes. L'une d'elle, est le doute : je ne serai jamais capable de faire ça. Par la suite, le superhéros décide d'aller chercher les habiletés qui lui manquent pour atteindre son objectif. Ce, auprès d'un mentor. Tous les superhéros ont un mentor, a insisté Hélène Dumais. Elle a donné l'exemple de Gandalf pour Frodon. Dans son cas, ce fut un ami qui lui a appris à grimper. Une compétence utile quand on veut sillonner la crête de montagnes. «Je devais vaincre ma peur des hauteurs», a-t-elle souligné.

Je l'ignorais avant notre rencontre prévue en après-midi mais Gino Belley est un superhéros. Il a évoqué le même parcours que celui mentionné par Hélène Dumais. J'avais pris rendez-vous avec ce citoyen de Sainte-Martine pour qu'il me parle de sa nouvelle entreprise d'imagerie par drone.

Avant de se lancer en affaires, M. Belley était monteur de lignes, ou plus justement dit, technicien aérien. Il m'a raconté sa première journée de travail à l'époque. Il était à Toronto. Sa mission : percer des trous à la hauteur du 40e étage. Il a regardé la structure vertigineuse. La petite corde. L'échelle qui lui paraissait fluette. «J'ai dit : c'est impossible ! Ce job là n'est pas pour moi», il m'a raconté. Quelqu'un d'autre que lui a fait le travail ce coup-là. Mais M. Belley n'a pas lâché. Laissé à lui-même, il aurait sans doute jeté l'éponge mais il a obtenu de l'aide. Des vétérans l'ont encouragé, conseillé. Et, après quelques semaines, il montait à 400 pieds dans les airs sans soucis. «C'était comme aller à vélo», il a souri. Et il a rendu hommage à ses mentors qui lui ont permis de repousser ses limites. «C'est une grande richesse, les gens d'expérience», il a souligné.

Sans que ce soit prévu, il m'a inspiré le même message qu'en matinée à livrer aux jeunes : trouvez un rêve, identifiez les outils qu'il vous manque pour le réaliser et obtenez le soutien d'un mentor pour améliorer vos compétences. Avec la population vieillissante, ça ne doit pas être trop compliqué de trouver des gens parvenus au stade de Gandalf...