Tribune libre

Ékrivon don come on parle, in?

le dimanche 27 mai 2018
Modifié à 17 h 21 min le 27 mai 2018
Par Production Gravite

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(Opinion - L'auteure réagit au billet de Michel Thibault publié dans Le Soleil de Châteauguay du 9 mai ) La conclusion de votre billet du 9 mai m’a fait bondir sur ma chaise : « la clé pour améliorer le taux de réussite […] simplifier la langue française ». Ben oui tiens ! Ékrivon don come on parle, in? C’est quoi cette tendance à vouloir niveler par le bas ?

La langue française est difficile, compliquée, je sais. Mais je l’ai apprise, je peux encore l’écrire sans faute (sic) (la plupart du temps, et sans correcteur automatique) et pourtant, je ne crois pas avoir un quotient intellectuel supérieur à la moyenne. Et mon frère, qui a vécu 90 % de sa vie dans des environnements anglophones, peut encore, à 70 ans, écrire en français presque sans faute (sic) !

Mais le problème, à ce que je constate, ce n’est pas que les étudiants d’aujourd’hui soient moins intelligents que nous l’étions (j’ai 66 ans), c’est que l’enseignement du français a déjà été simplifié. Un exemple, on appelle désormais « déterminants » les articles et les adjectifs possessifs et démonstratifs. Ainsi, les, ses, ces, sont tous des déterminants, sauf qu’ils n’ont pas la même relation par rapport au nom qu’ils « déterminent ». De même, comment orthographier correctement c’est, ses, ces, si on ignore leur fonction dans une phrase?

Plutôt que de simplifier le français, travaillons davantage à l’enseigner de façon à comprendre un texte et apprendre à l’écrire correctement. Visons l’excellence plutôt que de se contenter de la médiocrité.

Salutations,
Huguette Bérubé, Beauharnois
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