Société

Comment des adolescentes voient l'égalité des sexes

le jeudi 08 mars 2018
Modifié à 17 h 38 min le 08 mars 2018
Par Production Gravite

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(Texte de Marie-Josée Bétournay) Arielle, Victoria, Charlotte, Anne, Danielle, Yeshna, Ismaïla, Alice, Carole, Nomena, Rose-André, Maria-Cristina, Laurie et Océane, des élèves de l’école Louis-Philippe-Paré de Châteauguay s’exprimeront sur l’égalité des sexes et leur réalité vendredi à l’occasion d’une soirée dédiée à la femme, au Pavillon de l’île Saint-Bernard à Châteauguay. Leurs moyens d’expression : le monologue, les arts visuels et la danse. Le Soleil de Châteauguay a rencontré une dizaine d'élèves, âgées de 15 à 18 ans, afin de connaître ce qu’elles entendent par égalité entre les sexes et comment elles entrevoient la réalité des jeunes femmes. Comment ont-elles réussi à faire ressortir l’égalité et la réalité des jeunes femmes dans leur projet? Arielle a choisi les mots pour parler de l’égalité (ou de l’inégalité), un sujet qui la dérange. Danielle et Yeshna, deux femmes de différentes origines culturelles, ont opté pour la danse. «Dans certaines régions du monde, les gens n’ont pas la possibilité de s’exprimer. La danse africaine, c’est un moyen d’exprimer ce sentiment de liberté», mentionne Danielle. Ismaïla et Alice ont travaillé ensemble à la création d’une œuvre représentant le corps d’un homme et d’une femme. La différence entre les deux silhouettes? «Celle de la femme est dégradée parce qu’elle n’est pas vue à son maximum dans la société», explique Alice. Victoria, Charlotte et Anne ont conçu un collage aux images fortes en hommage aux femmes qui ont marqué la société. Carole et Nomena ont aussi réalisé une toile dans laquelle le visage de la femme ne comporte ni yeux, ni nez, ni bouche. «Parce qu’elle ne suit plus les stéréotypes, comme être mince et maquillée», précise Carole. [caption id="attachment_39477" align="alignnone" width="521"] Carole et Nomena devant leur œuvre. Photo : Le Soleil de Châteauguay Marie-Josée Bétournay[/caption] En 2018, le groupe considère-t-il notre société égalitaire? Le non se veut majoritaire autour de la table. L’espoir d’y parvenir demeure chez les jeunes, par contre. «C’est possible, mais à travers l’éducation, dit Ismaïla, le seul garçon du groupe. On ne discrimine pas, on apprend à discriminer. C’est quelque chose qui peut s’apprendre jeune, très tôt.» Plusieurs grands pas ont été franchis en matière d’égalité depuis les 20 dernières années, concèdent les élèves. Certains d’entre eux reculent même plus loin dans le temps. Alice voit d’un bon oeil l’augmentation du salaire des femmes dans plusieurs domaines. Yeshna parle du respect de la femme. «Avant, on n’existait pas», affirme-t-elle. Ismaïla s’explique le nombre de divorces en hausse par le fait que les femmes peuvent quitter une relation volontairement. Danielle aborde l’ascension des femmes sur le marché du travail. «Les femmes ont accès aux postes importants dans la société. Contrairement aux années 1960 où c’était le stéréotype de la femme au foyer», lance-t-elle. «Si on recule dans le temps, ma mère aurait été jugée. Une mère monoparentale avec trois enfants et une maison ça ne se pouvait pas. Il devait y avoir un mari ou une présence masculine pour l’aider», raconte Arielle.   À quoi ressemble la réalité des jeunes femmes? Plusieurs élèves subissent encore aujourd’hui la pression de la société sous plusieurs formes. L’hypersexualisation dans les publicités et l’image de la femme projetée sur les réseaux sociaux (la beauté et la minceur) n’en sont que quelques exemples. Malgré tout, «les femmes ont vraiment plein d’opportunités et un avenir. Avant tu devais être mariée. Maintenant, même si tu n’es pas mariée, il y a plein de choses que tu peux faire», pense Carole. «Même si l’on n’est pas en couple ou mariée, ça ne veut pas dire que l’on ne suit pas la norme, mais que l’on vit notre vie à notre façon», conclut Charlotte.