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Des élèves transformés par un voyage humanitaire au Guatemala

le lundi 18 juin 2018
Modifié à 9 h 02 min le 18 juin 2018
Par Patricia Blackburn

pblackburn@gravitemedia.com

«Très certainement, c’est une expérience qui change des vies. Je n’ai pas peur de le dire comme ça», clame Serge Desgroseillers, qui a accompagné 26 élèves de cinquième secondaire de l’école secondaire des Patriotes-de-Beauharnois dans un voyage humanitaire au Guatemala en février. Si cette intense expérience de 12 jours a transformé les élèves qui y ont pris part, c’est entre autres parce que ceux-ci, selon M. Desgroseillers, «sont de plus en plus loin de mode de vie qui les attend là-bas». «On les y prépare, mais en arrivant au Guatemala, le choc est réel. Mais c’est un choc positif, puisque ça les amène à voir leur vie autrement», dit-il.
«On avait organisé une activité pinata avec les enfants. Mais on avait oublié de mettre les friandises dedans. À notre grande surprise, les enfants étaient contents quand même. Je pense que si c’était arrivé ici, il y aurait eu des crises… » - Lyly-Mei Paiement, élève qui a participé au stage humanitaire au Guatemala
Outre leur rapport à la pauvreté, qu’ils sont appelés à revoir, ces jeunes doivent également travailler dur physiquement pendant une dizaine de jours. «Ce qui contraste avec leur mode de vie nord-américain», fait remarquer l’enseignant. [caption id="attachment_44733" align="alignright" width="294"] Justin Gagné-Rosière et Sarah Roy.[/caption] Pour Justin Gagné-Rosière, un élève de Beauharnois qui faisait partie du groupe cette année, les choses qu’il possède ici ont soudainement pris de la valeur. «Mais ce qui m’a surtout frappé, poursuit-il l’air pensif, c’est que les Guatémaltèques que nous avons rencontrés valorisent beaucoup plus les contacts humains que la performance individuelle, alors qu’ici, c’est un peu l’inverse», observe-t-il. Sarah Roy, une élève de Sainte-Martine qui était du groupe, confie que cette expérience la suivra probablement toute sa vie. «Avant, je stressais pour toutes sortes de choses. Ce stage m’a appris de mieux relativiser mes problèmes», dit-elle. Ce qu’ils ont accompli Construction d’un laboratoire pour les plantes médicinales dans le village de Jocotenango, en banlieue d’Antigua. -Préparer un champ (qu’ils ont labouré et défriché) -Repeindre une garderie -Dons de matériel (souliers, sacs à dos…) aux écoliers d’un village. Une première en 24 ans Le Groupe en Marche (GEM) organise des stages humanitaires à l’étranger depuis 1994 à l’école secondaire des Patriotes-de-Beauharnois. Serge Desgroseilliers, impliqué dans le programme depuis le début, indique qu’il s’agissait cette année de la première expérience au Guatemala.  Les précédentes coopérations ont été réalisées à Cuba, au Salvador, au Pérou et au Honduras. «Les élèves qui participent au programme reçoivent par la suite une attestation de stage de travail humanitaire à l’étranger», précise M. Desgroseilliers, qui ajoute que cette expérience est «assurément un atout à leur CV».  Le programme a d’ailleurs reçu, cette année, un appui financier du Centre jeunesse emploi de Beauharnois-Salaberry dans le cadre de son volet «bénévolat». Éruption du volcan L’éruption du volcan Fuega au Guatemala au début du mois de juin a bouleversé les élèves qui ont participé au voyage humanitaire dans ce pays en février dernier. L’un des enseignants qui accompagnait le groupe, Serge Desgroseilliers, indique avoir été en contact quotidiennement aves les gens qu’il connait non loin de l’endroit où le volcan a fait éruption.  «Ce fut une grande inquiétude pour nous et les élèves, exprime-t-il. Il n’y a pas de victimes dans notre entourage, mais certains ont perdu de la famille et des amis. En ce qui a trait à l’endroit où nous avons travaillé, on n’y compte que des pertes matérielles, heureusement» rapporte-t-il.