Actualités

VIDÉO - En famille avec des Ukrainiens

le mercredi 22 mars 2023
Modifié à 13 h 23 min le 22 mars 2023
Par Jules Gauthier

jgauthier@gravitemedia.com

(De gauche à droite) Jacqueline Delsemme, Alla Tesyk, Roman Valkov et Alain Gagnon. (Photo: Le Soleil - Jules Gauthier)

Touché par l’arrivée de nombreux réfugiés ukrainiens au Québec, un couple de Châteauguay a accueilli pendant plusieurs mois une mère et son fils qui avaient fui les bombes dans leur ville natale du nord de l’Ukraine. Onze mois plus tard, Alla Tesyk et Roman Valkov commencent à s’habituer à leur nouvelle vie québécoise.

«On écoutait les nouvelles comme tout le monde, on se trouvait bien impuissant face au drame ukrainien, mais on avait le goût d’aider ces gens», a raconté au Journal, Jacqueline Delsemme, une résidente de Châteauguay.

Avec son mari Alain Gagnon, ils ont alors décidé de contacter l’organisme Safir qui s’occupe de l’arrivée de nombreuses familles ukrainiennes dans la région. «On leur a dit qu’on était prêt à héberger des gens chez nous, on avait de la place pour une chambre, deux au maximum», s’est remémorée Mme Delsemme.

Quitter son pays

C’est ainsi qu’Alla et Roman se sont installés le 26 mai chez Jacqueline et Alain. Le voyage jusqu’au Québec aura été long pour cette mère et son fils qui sont arrivés au pays avec seulement deux sacs à dos.

Tchernihiv, où ils habitaient, a été l’une des premières grandes villes bombardées par les forces russes au début de la guerre en février 2022. «Nous avons quitté notre ville le 3 mars et nous sommes allés à la frontière en direction de l’Europe», a expliqué en français, Alla Tesyk. Après un long périple à travers la Slovaquie et l’Allemagne, elle a pu s’envoler vers le Canada avec son fils de 34 ans.

Très rapidement, le courant est passé entre les deux familles; Jacqueline et Alain n’ont pas tardé à considérer leurs invités ukrainiens comme des membres à part entière de la famille. Bien installés dans le sous-sol de la maison, Alla et Roman ont pu vivre de paisibles moments en compagnie de leurs hôtes en partageant notamment chaque repas avec eux.

«On a passé un bel été chez Jacqueline et Alain, ils nous ont accueillis comme si on se connaissait depuis longtemps», a exprimé Mme Tesyk.

 

 

Une belle intégration

Depuis le début septembre, du lundi au vendredi, Alla et son fils suivent des cours de francisation au Centre d’éducation des adultes L'Accore à Châteauguay. Alors qu’ils ne connaissaient aucun mot de français à leur arrivée, mère et fils peuvent maintenant se targuer de pouvoir communiquer sommairement dans la langue de Molière.

De plus, ils occupent tous les deux un poste, chaque samedi, au restaurant du Manoir D’Youville de l’Île Saint-Bernard.

«Jacqueline et moi, nous travaillons dans l’immobilier. En septembre, on leur a trouvé des meubles et ont les a aidés à se trouver un confortable quatre et demi au loyer très abordable à Châteauguay», a dévoilé Alain Gagnon.

Même s’ils n’habitent plus ensemble, les deux familles continuent à communiquer entre elles grâce, notamment, à l’application traduction de Google.  «On se parle et on s’écrit avec ça. Ce n’est pas parfait, mais on se comprend!» a exprimé M. Gagnon.

Aucun regret

Pour le couple châteauguois, ce fut une expérience enrichissante et hors du commun. Mme Delsemme encourage les gens, qui ont les moyens et l’espace, à accueillir des réfugiés. «Il n’y a aucun point négatif là-dedans, c’est une façon comme une autre de venir en aide à ces gens. Si j’étais à leur place, j’aimerais bien ça qu’on me soutienne et qu’on m’héberge», a-t-elle souligné.

De leur côté, Roman et sa mère vivent une vie plus calme loin de la guerre, mais espèrent un jour pouvoir retourner en Ukraine. «J’aimerais retourner dans mon pays, mais c’est difficile de savoir quand. Ici c’est très beau et les gens sont gentils, mais notre cœur est là-bas», a confié Alla.