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Extinction des feux pour Jean-Maurice Marleau

le mercredi 25 janvier 2023
Modifié à 14 h 46 min le 27 janvier 2023
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Après 42 années de service au service de sécurité incendie de Beauharnois, Jean-Maurice Marleau, accroche son bunker. (Photo Le Soleil de Châteauguay : Denis Germain)

En mai 1981, Jean-Maurice Marleau combattait les flammes lors d’un incendie sur le chemin de la Beauce. Le 20 janvier, celui qui occupait le poste de directeur du Service de sécurité incendie de Beauharnois éteignait la flamme du métier qui l’a passionné pendant 42 ans. 

«Le feu c’est vraiment un combat, explique-t-il. Une bataille contre les flammes. Tu ne veux pas qu’il gagne et qu’il fasse plus de dommages.»

Son premier combat, là où il a tiré de la hose, était sur une ferme du chemin de la Beauce. L’équipe de volontaires de l’époque comptait 14 membres et le salaire était de 6 $/heure. «Des fois ça coûtait plus cher de médicaments quand on attrapait une grippe», rigole-t-il en souvenir.

M. Marleau a, en quelque sorte, suivi les traces de son père qui était employé de la municipalité. À l’époque, le métier était celui de policier-pompier. Il avait une certaine connaissance, mais surtout la flamme. Il a travaillé fort pour gravir les échelons. À un certain moment, il avait une tâche à temps partiel qu’il combinait avec le métier d’électricien. 

Des incendies marquants

Les pompiers de Beauharnois répondent en moyenne à 400 appels par année. Le travail a augmenté au fil des ans avec les interventions lors des accidents de la route ou les appels pour une alarme incendie. «Aux dires de mes confrères, le son de ma voix n’est pas pareil pour une alarme incendie que pour un incendie fondé, affirme-t-il. Il y a une inquiétude dans la voix. Je me rappelle aussi d’un accident de la route la nuit; quand la centrale a donné les informations, je suis allé m’assurer que ma fille était rentrée avant de quitter.»

Le travail se fait toujours dans des situations d’urgence. Une vingtaine de feux ont éclaté la veille ou le jour de Noël. À ce moment, tout comme lors d’autres festivités familiales, M. Marleau a salué les gens avant d’aller travailler.

«Dans mes souvenirs, je me rappelle l’incendie de l’entrepôt de Kruger, évoque-t-il. Ça avait duré 43 heures. C’est le genre de feu que tu ne peux pas quitter en cours de route. Comme un capitaine de navire, je suis parti le dernier.»

Parlant de navire, la saga entourant le Kathryn Spirit l’a aussi passablement occupé. M. Marleau était en charge avec la Ville et la Garde côtière pour gérer les interventions sur le rafiot. 
 

Un métier qui a évolué

Lors de l’arrivée de Jean-Maurice Marleau comme jeune pompier, Beauharnois avait dans sa flotte un camion de 1926 et un camion-échelle de 1959. Au fil des ans, il a procédé au rajeunissement de la flotte. Un de ses derniers dossiers a d’ailleurs été de mener à l’acquisition d’un nouveau camion-échelle.

«Ça a beaucoup évolué comme métier, dit-il. Juste avec la formation des pompiers à laquelle on a axé la santé et la sécurité des travailleurs. Il y a également les appareils de respirations, les pinces de désincarcération, etc.»
Les pompiers sont aussi mieux outillés en aide psychologique et sur l’importance de la décontamination des équipements pour prévenir des maladies comme le cancer. 

La communication a aussi grandement aidé. Au lieu de travailler chaque municipalité de façon séparée, l’entraide est désormais possible. Beauharnois a ainsi des ententes avec 28 municipalités avoisinantes. 
 

Une fraternité

Chaque pompier a en quelque sorte la vie de ses équipiers entre les mains. La confrérie est donc tissée serrée. «Je vais m’ennuyer des gars, c’est sûr, lance le nouveau retraité. On rentre au bureau, on se fait du café et on jase; on a une bonne gang. J’ai vu des pompiers devenir parrain d’enfant d’un collègue ou d’autres qui ont planifié leurs vacances ensemble.»

La caserne sur le chemin de la Beauce est occupée par 26 pompiers à temps partiel. S’ajoute l’état-major qui fait grimper les effectifs à 31 employés. 

Au 1er janvier, les premiers pompiers à temps plein feront leur apparition à Beauharnois. La Ville projette également une nouvelle caserne dans un avenir rapproché.
 

Des projets de retraite

Maurice Marleau profitera d’une retraite bien méritée pour voir du pays, lui qui aime bien aller dans le sud. Un périple à l’Île-du-Prince-Édouard pour voir son petit-fils hockeyeur endosser les couleurs du Québec lors des Jeux du Canada est aussi à l’agenda. 

Des visites à la caserne pour saluer la gang, et voir le nouveau camion-échelle, sont aussi prévues.  

 

Jean-Maurice Marleau a travaillé 42 ans pour la municipalité de Beauharnois. (Photo Le Soleil de Châteauguay : Denis Germain)