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Féminicide à Mercier : la communauté sous le choc

le dimanche 18 avril 2021
Modifié à 11 h 31 min le 18 avril 2021
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

De nombreuses réactions ont suivi l'annonce du drame survenu à Mercier vendredi, qui s'est avéré le 10e féminicide perpétré au Québec depuis le début de l'année. «J’offre, au nom de tous les citoyens de notre communauté et de moi-même, nos plus sincères condoléances aux proches éprouvés par ce drame qui nous apparaît totalement incompréhensible», a indiqué la mairesse de Mercier Lise Michaud, par voie de communiqué. La Ville de Mercier, qui s'est dite «sous le choc», a rappelé que plusieurs organismes peuvent venir en aide aux personnes qui vivent des moments éprouvants, dont SOS Violence conjugale, qui peut être joint au 1 800 363-9010. La vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault, qui a affirmé sur Twitter qu'elle avait le cœur brisé par cette nouvelle tragédie, a assuré qu'un plan en réponse à l'urgence serait annoncé sous peu par le gouvernement. «Restons attentifs aux signaux, sauvons les femmes», a-t-elle ajouté. Sa collègue Isabelle Charest, ministre responsable de la condition féminine, a souligné que tout le Québec était secoué par le décès d'une dixième femme dans un contexte de violence conjugale. «Nos pensées sont avec les proches de la victime et notre gouvernement continue le travail pour proposer rapidement des solutions à cette crise préoccupante.» De son côté, la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes (FMHF) dit craindre que le déconfinement graduel augmente le nombre d'incidents violents contre les femmes. «À ce rythme-là, on va atteindre notre moyenne annuelle de 12 bien plus tôt qu’à la normale, a affirmé la directrice de la FMHF Manon Monastesse au quotidien La Presse. Cette accélération, c’est vraiment du jamais vu.» «Il faut non seulement améliorer la situation des maisons d’hébergement, mais aussi plus globalement, de tout ce qui entoure le filet de sécurité pour les femmes», a ajouté Mme Monastesse. «On nous demande souvent comment mettre fin aux féminicides, et la réponse est plurielle : nous avons besoin d’agir à court, à moyen et à long terme, à la fois avec des mesures d’urgence, à la fois avec un changement des mentalités en profondeur», a quant à elle indiqué la présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale (RMFVVC) Chantal Arseneault, dans un communiqué. «En tant que proches, certains signes peuvent nous alerter : si une femme de notre entourage se met à refuser nos invitations, si elle s'isole de plus en plus, si elle semble anxieuse ou nerveuse, si elle se met à douter d'elle-même ou si elle change de comportement en présence de son conjoint, a ajouté Mme Arseneault. Si ça arrive, ouvrons le dialogue, offrons-lui son soutien, respectons ses choix, suggérons-lui des ressources et surtout, surtout, gardons le contact.»