Faits divers
Justice

Futur bar à Mercier : la Régie des alcools écarte l'opposition de la police

le mardi 31 mai 2016
Modifié à 0 h 00 min le 31 mai 2016
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

La Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec n’a pas retenu l’opposition du service de police de Châteauguay concernant un projet de bar à Mercier.

Une compagnie dirigée par la femme d’affaires Deborah Archambault a obtenu son permis d’alcool et une licence d’exploitation d’appareils de loterie vidéo en vue d’ouvrir le Pub La Grange. Celui-ci est projeté dans le local occupé anciennement par Vidéophonie au 805, boulevard Saint-Jean-Baptiste.

La police était contre l’émission du permis en raison d’un «lien avec une organisation criminelle», selon la décision de la Régie rendue le 12 mai.

À l’origine, Mme Archambault a présenté sa demande avec un homme identifié comme M. A dans le jugement, qui était «prospect» des Red Devils, un club-école des Hells Angels. D’où l’opposition de la police.

À la suite d’un premier refus de la Régie, la femme d’affaires a formulé une nouvelle demande seule et s’est engagée à ce que M. A ne «joue aucun rôle dans l’établissement». Celui-ci n’a pas de dossier criminel. Il a soutenu avoir quitté les Red Devils en juillet 2015 et qu’il n’a pas l’intention de rejoindre le groupe.

Dans une déclaration écrite, Mme Archambault formule plusieurs autres engagements, dont munir son établissement de caméras à l’intérieur et à l’extérieur pour remettre éventuellement les images captées, sur demande, à la police. Elle indique qu’elle accepterait que la captation vidéo soit diffusée en direct 24 heures par jour au poste de police. Elle promet également de lui signaler la présence de tout individu pouvant être relié au crime organisé.

La police de Châteauguay n’a pas retiré son opposition pour autant, émettant des doutes sur le fait que M. A ait réellement quitté les Red Devils.

La Régie reconnaît que M. A pourrait réintégrer le groupe de motards dans l’avenir et qu’il pourrait maintenir des contacts avec ses membres. «Mais rien ne prouve ces faits, actuellement. Le sergent-enquêteur, tout en exprimant des doutes sur le statut actuel et futur de M.  A  concernant son rôle, admet qu’il n’a aucune preuve sur une quelconque participation de M.  A à une activité de motards criminalisés depuis juillet 2015», indiquent les régisseurs Saifo Elmir et Marc Savard, dans leur jugement.

«Le tribunal considère que la délivrance du permis et de la licence ALV n’est pas contraire à l’intérêt public ni susceptible de porter atteinte à la sécurité publique ou de nuire à la tranquillité publique», concluent-ils.