chronique

Gageons que le ciel va se dégager en 2023

le samedi 21 janvier 2023
Modifié à 14 h 13 min le 20 janvier 2023
Par René Vézina

redactiongm@gravitemedia.com

René Vézina (Photo gracieuseté)

En Montérégie, le 3 janvier 2022, le prix moyen de l’essence ordinaire à la pompe était de 1,48 $ le litre, selon les relevés de la Régie de l’énergie du Québec.
Un an plus tard, en janvier 2023? En moyenne autour de 1,50 $.
Autrement dit, même si on s’est fait vider les poches par les profits des pétrolières en cours d’année, la facture à la station-service vient de revenir pratiquement à ce qu’elle était il y a un an. C’est de bon augure pour l’affaiblissement éventuel de l’inflation, qui a sérieusement entamé le pouvoir d’achat des Québécois et Québécoises l’an passé. 
La hausse importante et rapide du coût des hydrocarbures avait entraîné avec elle l’indice des prix à la consommation (IPC). On peut maintenant espérer un recul graduel de l’IPC en 2023, ce qui devrait inciter la Banque du Canada à réduire ses taux d’intérêt en cours d’année… à moins d’une brusque aggravation des tensions internationales qui ferait repartir à la hausse le cours du pétrole. 
Je risque ici une nouvelle prévision. Je me sens quand même en terrain solide. 
Au printemps dernier, lorsque l’indice Dow Jones vacillait autour des 31 000 points, j’ai écrit qu’on pouvait s’attendre à ce qu’il fasse ensuite du surplace et qu’il grimpe un peu, même si des prophètes de malheur, qui en font leur métier, annonçaient 1 000 catastrophes.
Aux dernières nouvelles, alors que j’écris ce texte, il se situe juste au-dessous des 34 000 points. Rappel: le Dow Jones reflète la valeur de 30 des plus importantes entreprises américaines à la Bourse de New York. En ce sens, la relative stabilité de l’indice signale que l’économie américaine est remarquablement résiliente et notre propre économie en profite.
À preuve, les plus récents bilans de l’emploi, tant au Canada qu’aux États-Unis, font état mois après mois de gains nets. Davantage de gens travaillent, alors que nous devrions être en récession ou sur le point de le devenir, s’il faut en croire les avertissements qui arrivent de partout. Le taux de chômage aurait dû grimper. Or, il n’a à peu près pas bronché. 
Donc, le ciel va se dégager, et plus tôt que tard… si ma boule de cristal n’est pas trop embuée.
Évidemment, la rareté de main-d’œuvre contribue directement à la solidité du marché de l’emploi. Les gens qualifiés et disponibles ne le demeurent pas longtemps. Mais c’est un bien pour un mal. À plus long terme, c’est là la véritable menace pour l’économie québécoise.