Actualités

Garderie subventionnée contrainte à devenir privée

le mercredi 13 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 13 mai 2015
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

Une garderie subventionnée en milieu familial à Sainte-Martine a dû fermer ses portes à la suite d’une plainte à son endroit à la Direction de la protection de la jeunesse. Plainte qui n'a pas été retenue. L'établissement offre désormais un service de garde privé.

La garderie subventionnée par le ministère de la Famille a dû cesser ses activités le 17 mars. Le 26 mars, le dossier avait été fermé à la DPJ et les résultats de l’enquête policière n’ont pas mené à des accusations, selon Martine Pineault, propriétaire et éducatrice de la garderie Le p’tit monde de Martine.

« Le bureau coordonnateur a décidé de me laisser fermée pour mener sa propre enquête, sauf qu’à ce jour, je n’ai aucune idée de quelle enquête ils voulaient faire », témoigne-t-elle. Mme Pineault a communiqué avec la Centrale des syndicats du Québec de la division ADIM (Alliance des intervenantes en milieu familial) Suroît pour faire une demande de levée de la suspension, mais en vain.

Elle a fait une plainte au ministère et ce dernier l’a référée au bureau coordonnateur (BC), le CPE Cadet Roussel à Salaberry-de-Valleyfield, qui lui avait accordé son accréditation de garderie subventionnée. Le Journal a tenté de questionner ce CPE, mais aucun commentaire n’a été émis.

Selon le témoignage de Mme Pineault, les préoccupations des gestionnaires du BC concernaient son état de santé et, selon eux, elle n’était pas apte à assurer le fonctionnement du service de garde. « Ça fait longtemps que cela traine, fait-elle valoir. Mon syndicat m’avait dit que si je demandais un arrêt maladie, la suspension serait levée, sauf qu’elle (personnel du BC) me disait que je ne pouvais pas révoquer parce qu’il me reste une plainte à la DPJ que le BC devait gérer. »

Pour Martine Pineault, cette histoire demeure complexe. Elle déplore que son bureau coordonnateur ait manqué de transparence et que les délais qui lui ont été imposés étaient trop longs.

Cette garderie en milieu familial a ouvert ses portes en juillet 2012 et quatre familles bénéficiaient de ce service. « Il n’est jamais rien arrivé de grave, parce que les enfants que j’ai chez nous, je les ai depuis qu’ils sont bébés, la plupart », dit-elle. Depuis le 30 avril, cette garderie offre un service de garde privé.

Sur quelle base un Bureau Coordonnateur peut révoquer une reconnaissance ?

« Un BC peut révoquer une reconnaissance à la demande du Responsable de Service de Garde (RSG) ou lorsque ce dernier cesse de remplir les conditions ou de respecter les modalités prévues à la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance (LSGEE) et à son Règlement sur les services de garde éducatifs à l’enfance (RSGEE) », précise Nadia Caron, relationniste de presse du ministère de la Famille.

Le BC est-il en droit de révoquer la reconnaissance même si le signalement à la DPJ n’est pas retenu ?

« Oui. Le BC doit faire sa propre démarche à la suite d’un signalement auprès de la DPJ. S’il en vient à la conclusion que la RSG contrevient à LSGEE ou au RSGEE, il peut la suspendre et la révoquer», soutient-elle.

Subvention accordée pour les garderies en milieu familial

27,71$

Cette somme est allouée par enfant pour une journée

10,41$

Ce montant s’additionne au 27,71$ par jour si le service de garde doit s’occuper d’un poupon.

Dernières nouvelles