Communauté

Goûter la tire pour la première fois

le samedi 13 avril 2019
Modifié à 12 h 16 min le 13 avril 2019
Par Patricia Blackburn

pblackburn@gravitemedia.com

Et c’est bon? «Oui, beaucoup», réagit le jeune Amine Nabih, élève de 4e année à l’école primaire Laberge, qui goûtait pour la première fois de la tire sur la neige.    Avec ses camarades de classe, il a passé quelques heures dans une cabane à sucre urbaine de la rue Robert Est, à Châteauguay, en plein quartier résidentiel, à deux pas de son école. « Nous venons ici à pied avec les élèves depuis déjà plusieurs années, indique l’enseignante, Sophie Chevalier. C’est devenu une petite tradition. Les enfants sont toujours enchantés par leur visite », dit-elle.  Plusieurs de ces enfants proviennent de familles immigrantes, mais Mme Chevalier signale que les élèves qui n’ont jamais goûté au sirop d’érable sont rares. «Souvent, la visite à la cabane à sucre est la première chose qu’ils font en arrivant au Québec, parce que c'est l’une des activités les plus connues de notre folklore», fait-elle remarquer.  Micro-cabane  [caption id="attachment_61328" align="alignright" width="336"] Rolande et Roland Hébert, Mathea Mierl, Kellyann Corbett, Marc Hébert et leur fils, Nicolas.[/caption] La cabane à sucre urbaine de la famille de Marc Hébert et de sa conjointe Kellyann Corbett a profité de quelques améliorations depuis les cinq dernières années. Moment où la famille a commencé à fabriquer du sirop avec les érables de son terrain, en plus de ceux du voisinage. Le cabanon s’est depuis transformé en mini érablière, où l’eau d’érable est acheminée vers les barils, puis bouillie.   « On a cette année 130 érables entaillés. Notre production varie beaucoup. On peut produire 6 galons, d’autres années, 23 galons. Mais ce n’est pas tant pour la quantité de sirop qu’on le fait, que pour vivre un beau moment en famille, dehors » raconte M. Hébert.  Ce beau moment est partagé avec la communauté, puisqu’une partie de la production de sirop est donnée aux voisins qui collaborent au projet en prêtant leurs érables. Et une autre portion est réservée pour la centaine d’écoliers qui transitent par-là chaque année.  « On a commencé (à inviter les élève) quand notre fille Charlotte était en 4e année à l’école Laberge. Mais l’expérience est tellement agréable qu’on a continué après. On explique aux enfants le processus de fabrication. C’est une belle manière de partager notre culture » confie M. Hébert.   Des crêpes autrichiennes au sirop d’érable québécois  [caption id="attachment_61333" align="alignleft" width="303"] Mathea Mierl.[/caption] Le jeune Amine Nabih n’était pas le seul à découvrir pour la première fois les joies de la tradition québécoise de la cabane à sucre. Une étudiante étrangère provenant d’Autriche, hébergée par le couple Hébert-Corbett, profite de son séjour à Châteauguay pour prêter main forte à la cabane à sucre. À part le froid qui l’a un peu pris par surprise, la jeune autrichienne apprécie le temps passé dehors et adore le sirop d’érable.  « On pense essayer d’adapter une recette de crêpes autrichiennes afin qu’elle puisse faire goûter le sirop à sa famille lorsqu’elle retournera chez elle », indique M. Hébert.