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Il veut perdre du poids pour avoir un nouveau rein

le lundi 28 janvier 2019
Modifié à 8 h 18 min le 28 janvier 2019
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

Martin Ouimet, de Sainte-Martine, n’a pas décidé d’aller au gym par simple résolution de perdre du poids. Pour lui, c’est une question de survie. Son but ultime est de se qualifier pour une greffe de rein. Depuis deux mois, le Martinois est coaché par l’entraîneur David Germain au Kinétik Gym à Sainte-Martine. L’homme de 39 ans va à des séances de dialyse au centre externe d’hémodialyse de l’hôpital Anna-Laberge à Châteauguay aux deux jours. Il souffre d’une insuffisance rénale nommée glomérulonéphrite qui touche l’enveloppe extérieure de ses deux reins. Martin Ouimet associe sa pathologie à son rythme de vie effréné de ces dernières années et le manque de sommeil. « Le rein se régénère seulement au sommeil et j’ai été plusieurs années à travailler de jour et de nuit. Oui, je suis né avec une défaillance aux reins, mais il y a des gens qui font une vie complète avec ce genre de défaillance, mais c’est juste que si tu uses ton corps un peu trop, ben il arrive ce qui arrive », confie-t-il. Bien qu’il ait été par le passé un joueur de football pour le Collège Français de Longueuil et arbitre au soccer provincial, sa faiblesse l’a rattrapé.  Trois rendez-vous cruciaux Un chirurgien lui a accordé trois rendez-vous de suivi pour s’assurer qu’il atteigne les préalables pour ainsi être admis à la liste d’attente d’une greffe de rein. « Mon premier rendez-vous; je l’ai échoué. Mon deuxième aussi parce que ma condition de santé ne me permet pas d’aller pousser mes limites assez loin pour être capable de perdre du poids. J’ai une limite cardiaque et physique qui est quand même importante », rend compte ce dernier. Son dossier a de très grande chance d’être inscrit sur la liste d’attente d’une transplantation s’il atteint son IMC (Indice de masse corporelle) idéal, selon son médecin spécialiste. L’intervention médicale consisterait à ce qu’un troisième rein soit rattaché à ses deux organes initiaux et à la vessie. Le laps de temps qui lui reste pour atteindre son objectif est de trois mois. Est-ce atteignable? «Très faisable», confirme David Germain, entraîneur depuis deux ans, certifié en conditionnement physique de niveau deux. Le défi de l’alimentation Le coach a dû adapter le plan nutritionnel de M. Ouimet puisqu’il ne peut pas ingérer beaucoup de protéines. En moyenne, il doit prendre 50 g de protéine par jour contrairement à une personne de son gabarit qui pourrait en digérer 200 g. « Ce que j’aime le plus, c’est d’aider quelqu’un à atteindre un but. Dans le fond, je suis une boîte à outils, fait valoir David Germain. Martin, ce n’est pas juste une perte de poids, c’est un cas de survie et je trouve ça encore plus stimulant d’aider quelqu’un à se battre pour sa vie », avoue-t-il. Les protéines synthétiques et de viandes rouges sont à proscrire de l’assiette du principal intéressé. Le vendredi est le jour J. C’est leur rencontre hebdomadaire où pesée et mesure du tour de taille ont lieu. Ses efforts sont récompensés par les résultats. « J’étais extrêmement fatigué par rapport à la dialyse et la première journée d’entrainement représentait une montagne inaccessible. Après deux mois, je gagne en énergie et en endurance. Je suis rendu à 40 minutes d'exercices cardiovasculaires. Je me sens vraiment de plus en plus en forme, mais je suis extrêmement conscient que l’après-entrainement est difficile », remarque Martin Ouimet. Mixeur de cocktail d’été pour la microbrasserie Loup Blond à Montréal, il est maintenant en arrêt de travail dû à sa condition. Son vœu le plus cher est d’accéder à la greffe. «Le rêve à long terme n’existe pas. La première étape c’est de voir un gros oui dans la face du chirurgien », conclut-il. Objectif 11 kg Martin Ouimet mesure 1m90. Avant de commencer son programme, il pesait 139 kg. Jusqu’à présent il a perdu l’équivalent de 5 kg. À raison de six séances d’activité physique par semaine, il souhaite se rendre à 125 kg. Son récit à suivre Le journal Le Soleil de Châteauguay publiera dans les éditions à venir le suivi du défi de Martin Ouimet. Rendez-vous dans un mois.