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VIDÉO-Incendie à Saint-Rémi : des commerçants témoignent

le samedi 05 décembre 2020
Modifié à 15 h 50 min le 07 décembre 2020
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

ACTUALITÉ – Un incendie majeur a détruit plusieurs commerces dans un centre d’achat situé sur la rue Lachapelle Est, à Saint-Rémi, le 4 décembre.   https://www.dailymotion.com/video/x7xwm6x Le Resto-bar Aux 3 Grelots, le Centre dentaire Cailhier & Thibault, le centre d’activités de jour de l’organisme Vents d’espoir et la Friperie St-Rémi ont été rasés par les flammes. Il en est de même pour deux locaux qui semblaient inoccupés, soit un ancien club vidéo et la boutique de bonbons Mademoiselle Rose. Le magasin de chaussure Le-Bo, qui était le voisin du magasin de bonbon, a été épargné, de même que le magasin de vente de pièces d’automobile NAPA, qui se trouve à l’extrémité droite du centre d’achat. Les pompiers ont reçu une première alerte vers 22 h 20. «C’était un feu majeur. Heureusement, il n’y a pas eu de blessés, indique le directeur du service des incendies de Saint-Rémi, Jean-Michel Drouin. À notre arrivée, des flammes étaient visibles à l’arrière du bâtiment. On a dû détruire une portion du bâtiment pour préserver les commerces adjacents.»
Environ 60 pompiers, provenant d’une quinzaine de municipalités environnantes, ont combattu le brasier jusqu’à 5 h 21, le 5 décembre. La cause de l’incendie est toujours sous investigation, précise M. Drouin. Aucun indice ne laisse croire qu’il s’agirait d’un incendie criminel. Perte totale Le Resto-bar Aux 3 Grelots fait partie des commerces qui ont été rasés par les flammes. Son propriétaire, Martin Audit, venait tout juste de terminer d’importants travaux de rénovation. «Je venais juste de terminer de rénover le bar, de refaire les planchers et les banquettes, dit-il. Ma femme a donné un dernier coup de pinceau jeudi soir [3 décembre], dans la salle à manger.» M. Audit a eu la confirmation que le propriétaire du centre commercial a l’intention de le rebâtir. «Moi et notre équipe, on est tous à terre. C’est pas évident, lance M. Audit. L’assureur parle de cinq à six mois pour reconstruire. Moi, je pense que ce sera plus 12 mois.» Friperie Le sous-sol du bâtiment incendié abritait la Friperie St-Rémi, qui occupait un local de 4800 pieds carrés, depuis un peu plus de trois ans. Sa propriétaire, France Pépin, a  tout perdu. «Je ne peux rien récupérer, se désole-t-elle. Le béton est tombé sur ma friperie. La suite des choses, je n’en ai aucune idée. J’avais une assurance pour 25 000 $, mais ça ne couvrira même pas la moitié de l’inventaire.» Vents d’espoir se cherche un nouveau local Le centre d’activités de jour de l’organisme Vents d’espoir occupait aussi un local qui a été détruit par le feu. Tous les jours, une dizaine de personnes qui ont un traumatisme craniocérébral ou une déficience physique se réunissaient à cet endroit pour recevoir des services, socialiser et faire des activités adaptées à leur condition. Ces personnes proviennent de partout en Montérégie-Ouest, comme Napierville, Mercier, la MRC de Roussillon ou Châteauguay. «J’ai fait le tour de la ville cette nuit pour essayer de trouver un nouveau local, explique Sylvie Boyer, la présidente de l’organisme. Nous n’avons pas le choix de nous relocaliser. Il y a des besoins énormes. En plus, avec la pandémie, c’était le seul endroit où ces gens pouvaient s’intégrer socialement et échanger et là, on vient de le perdre.» Le centre de jour avait dû cesser ses activités depuis septembre, en raison du manque de personnel. Il devait rouvrir en janvier. «On était assurés pour 60 000 $, mais c’est sûr que nous n’aurons pas assez d’argent pour nous relocaliser, explique Mme Boyer. Au début, on n’avait pas de sous. Tout l’ameublement nous avait été donné.» Plusieurs personnes qui fréquentent ce centre se déplacent en fauteuil roulant. Le local avait été adapté à grands frais pour le rendre accessible. Cela avait nécessité six mois de travaux de rénovation. «On ne fait pas d’argent avec ça, insiste Mme Boyer. Notre projet, c’est 3000 heures de bénévolat par année, depuis six ans, réalisées par 45 bénévoles.» La meilleure façon de soutenir Vents d’espoir est de participer à sa campagne majeure de financement en versant un don en ligne sur le site www.ventsdespoir.org. Dur réveil pour le Centre dentaire Cailhier-Thibault Martine Cailhier, copropriétaire du Centre dentaire Cailhier-Thibault est évidemment sous le choc de voir que sa clinique établie depuis 1994 à Saint-Rémi est réduite en poussière. Réveillée pendant la nuit par la centrale d’alarme, elle s’est rapidement rendue sur les lieux de l’incendie. Au départ, il y avait beaucoup de fumée dans la clinique, raconte-t-elle. La dentiste espérait que son commerce s’en sortirait sans trop de dégât.
On repart de zéro, mais c’est sûr qu’on veut rebâtir et remettre ça sur pied. -Martin Audit, propriétaire du Resto-bar Aux 3 Grelots
«Nous avons pu récupérer nos serveurs informatiques grâce à notre patient-pompier-héros Pierre-Luc Séguin qui a bravé la chaleur et le danger pour nous éviter le pire, raconte l’entreprise sur sa page Facebook. Nos dossiers papier sont détruits, mais nous avons au moins toutes les données pour vous recontacter». Il reste à voir quelles informations pourront être extraites du serveur, précise Mme Cailhier. Celle qui travaille avec son associée Christine Thibault dit recevoir beaucoup d’amour et d’encouragements de la part de la communauté saint-rémoise et de leurs patients. Elle est dévastée, car le calendrier de rendez-vous était déjà plein jusqu’à la fin janvier. «Il y a d’autres cliniques qui nous ont contactés pour nous dire qu’elles pourraient nous libérer du temps de chaises pour nous permettre de voir des patients plus urgents», raconte-t-elle. Le centre dentaire sera reconstruit. L’entreprise était assurée. «On va se retrousser les manches. On va tout faire pour voir nos patients le plus rapidement possible», exprime Martine Cailhier. Chaussures Le-Bo Du côté gauche du centre d'achat, le magasin Chaussures Le-Bo est le dernier à avoir été touché. Les flammes n'ont pas endommagé la boutique, mais la fumée et la suie ont causé beaucoup de dégât. «Nous sommes fermés pour un temps indéterminé, le temps que l'assureur constate les dégâts, explique la propriétaire, Mélanie Poupart. La fumée entrait par le plafond et par le sous-sol, où on entrepose environ 70 % de notre inventaire. L'odeur est intense. Nous avons plusieurs milliers de dollars de marchandise qui est probablement perdue.» «Je perds la seule et unique période qui aurait pu être bonne depuis le début de la pandémie», se désole Mme Poupart. La dizaine d'employés qui travaillent dans cette boutique se trouve dans l'incertitude par rapport à leur emploi. «On fait tout ce qui est dans en notre pouvoir pour pouvoir servir nos clients le plus rapidement possible», assure la propriétaire. (Avec la collaboration de Valérie Lessard)