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Infirmières : impossible de prendre des vacances au CISSSMO

le lundi 08 février 2021
Modifié à 11 h 27 min le 05 février 2021
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Les infirmières et leurs collègues sont à bout de souffle dans le réseau de la santé, mais impossible pour celles qui évoluent au CISSSMO de prendre des vacances actuellement. « On est le seul CISSS au Québec qui empêche ses infirmières et ses préposées de prendre des vacances. Des vacances auxquelles nous avons pleinement droit. Après une année comme celle-là », explique une infirmière qui a requis l’anonymat par peur des représailles. Son syndicat, la FIQ, lui a recommandé la prudence. « Mon syndicat a aussi dit que les patrons vont démontrer le délestage et le manque de personnel pour annuler nos demandes de vacances jusqu’à la fin février. Ils ont obtenu un décret en ce sens. Et ils veulent poursuivre en mars et plus tard. Pourtant personne dans notre département n’a été déclaré positif. Nous sommes au travail, mais nos vacances sont annulées », plaide-t-elle. C’est le cas aussi des physiothérapeutes, des inhalothérapeutes et des préposées. « Jusqu’à récemment, il n’y avait que nous et les préposées. On s’est plaint. Mais plutôt que de régler, ils ont ajouté les autres. »

Manque de personnel

Elle évoque les problèmes de manque de personnel. « Ce n’est pas du tout amusant. Si je n’étais pas si près de la retraite, je ferais autre chose. Parce que nous travaillons fort et ça ne semble pas reconnu. Ils nous offrent deux jours par semaine de vacances. Mais c’est loin d’être certain que ce soit accepté. Et nous ne décidons pas des jours que nous allons obtenir. Ou encore, on peut les faire payer à taux simple. Pourtant, les patrons ont pris des vacances aux Fêtes », déplore-t-elle. Jean-Philippe Ferland, directeur des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques au CISSSMO demande de juger la situation autrement. « Je vous rappelle que nous sommes actuellement en pandémie mondiale. Ça rend les choses difficiles. L’été dernier, les gens ont pu prendre leurs vacances. Mais actuellement la situation est toujours critique et nous devons tenir compte de la réalité du terrain. Il y a des éclosions dans les CHSLD. Du délestage, des zones chaudes. Les réalités ne sont pas les mêmes partout. Mais je comprends que les gens soient à bout. Notre objectif n’est pas de faire exprès. Nous voulons desservir adéquatement la clientèle. C’est pour la population que nous sommes là », conclut celui qui a lancé une offensive de recrutement intensive au CISSSMO. Afin de pallier le manque criant de personnel qui affecte le moral des employés.