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Inquiétude chez les chauffeurs de taxi de Châteauguay

le lundi 13 mai 2019
Modifié à 15 h 05 min le 13 mai 2019
Par Patricia Blackburn

pblackburn@gravitemedia.com

«Tout ce qu’on veut, c’est que les règles restent comme elles sont», commente Georges El-Assad, propriétaire de Prestige Taxi, à Châteauguay. Sa compagnie emploie 33 personnes, et possède la moitié des permis autorisés par le ministère des Transports pour le territoire de Châteauguay, Mercier et Léry. Soit 25 permis détenus par 18 propriétaires. Les quelque 25 autres permis du territoire sont opérés sous la bannière d’Oxford Taxi. Avec le projet de loi 17, qui vise à dérèglementer l’industrie pour ouvrir la voie à de nouveaux modèles comme Uber, le propriétaire craint que la valeur des permis ne tombe complètement à zéro. Pourtant, la menace d’Uber est peu présente dans la région actuellement. Mais M. El-Assad réitère sa conviction : «nos permis ne vaudront plus rien. Car personne ne voudra les racheter. Pourquoi quelqu’un le ferait-il, alors qu’il ne sera plus nécessaire d’en avoir pour opérer une compagnie de taxi?» questionne-t-il.
«On ne comprend pas pourquoi, après nous avoir demandé de nous moderniser, le gouvernement, d’un coup, nous abandonne.» -Georges El-Assad.
Quant aux chauffeurs qui ont investi de tels montants, ils se retrouveront avec un permis qui ne vaut plus rien, alors qu’ils ont toujours une hypothèque à rembourser, ajoute M. El-Assad. D’autres misaient sur la revente de leur permis pour prendre leur retraite», ajoute-t-il. Même les 500 M$ promis par le ministre en compensation ne le satisfont pas. «Est-ce que la compensation se basera sur la valeur d’achat du permis, ou sur ce qu’il valait avant l’arrivée d’Uber, ou ce qu’il vaut maintenant? Et sur combien d’années la compensation sera-t-elle versée? On n’a pas toutes les réponses et ça crée beaucoup d’insécurité», énumère-t-il. Comme la majorité des chauffeurs de taxi de la province, il réclame l’abandon du projet de loi 17. «Ça fait quatre ans qu’Uber est là, et on s’est adapté. On demande le maintien de la réglementation». Ce que le ministre Bonnardel a toutefois refusé de faire. L’industrie du taxi a par la suite soumis une série de recommandations dans le cadre des consultations précédant l’adoption du projet de loi. «On attend les prochaines étapes en restant solidaire» conclut M. El-Assad. À lire aussi : Les usagers du transport adapté appuient l’industrie du taxi