chronique
Opinion

Je vous souhaite de la chance

le samedi 07 janvier 2017
Modifié à 0 h 00 min le 07 janvier 2017
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

En 2017, je vous souhaite la santé, la prospérité et le paradis après votre dernier souffle mais, surtout, je vous souhaite de la chance.

Une grande partie de ce qui nous arrive dans la vie n’a aucun rapport avec nos actions, nos qualités ou nos décisions. C’est le hasard qui décide. La vie est une loterie. Et comme dirait ma charmante épouse, il y en a qui ne sont pas nés avec la bonne carte de bingo. Ils ont beau être fins avec leur prochain, manger leurs légumes et faire de l’exercice, la guigne s’acharne sur eux. D’autres, c’est tout le contraire. Ils sont égoïstes, profiteurs, mesquins, imbéciles et parfois même assassins et ils se retrouvent à la tête d’un pays.

Naître ici ou là sur la planète constitue au départ un coup du sort. On peut se compter très chanceux d’avoir vu le jour dans une partie de la Terre épargnée par la guerre, la faim et les ouragans.

Quand je dis la faim, j’exagère un peu. Je connais personnellement des habitants du Québec qui n’ont pas les moyens de satisfaire leur estomac. Qui comptent les tranches de pain pour arriver jusqu’à la fin du mois. Sont pas plus caves que d’autres. Juste défavorisés par le grand annonceur de numéros. Souvent, ils ne le savent pas eux-mêmes. Ils croient que la misère noire est distribuée au mérite.

Bien non. Pas plus que la beauté ou l’intelligence. C’est une chance de posséder l’un ou l’autre ou même les deux. La personne avec un QI de 168 et demi n’a aucune raison de se péter les bretelles.

L’important, c’est ce que tu fais avec ton QI éléphantesque, avec les dons que le sort t’as jeté. Mais c’est un autre sujet.

Vous pouvez manger santé, faire de l’exercice et vous coucher de bonne heure dans l’espoir de vivre vieux. Un jeudi soir, vous roulez sur l’autoroute. Par malheur, un conducteur distrait s’est engagé à sens inverse sur la voie rapide. Deux yeux blancs droit devant vous.  Votre vie s’arrête à 33 ans. Vous n’avez commis aucune faute, aucun péché mortel, aucun crime punissable de la peine de mort. C’est juste le fruit létal du hasard.

Vous pouvez aussi faire de l’excellent boulot dans une entreprise. Et vous retrouver au chômage après 25 ans de loyaux services. La compagnie déménage sa production au Mexique ou s’éteint parce qu’elle œuvre dans un secteur en voie de disparition. Comme le forgeron de jadis. Vous vous rendez compte que vous avez choisi la mauvaise ligne. C’est pas vos compétences ni votre ardeur à l’ouvrage qui sont en cause. Juste pas de veine.

Alors je vous en souhaite avant tout.